Les frais d’intérêt sur la dette fédérale augmenteront l’année prochaine pour la première fois depuis longtemps

Les nouveaux taux d’intérêt plus élevés ont amené l’Agence fédérale de la dette à revoir considérablement ses attentes en quelques mois. Il semble maintenant que les frais d’intérêts sur la dette fédérale augmenteront à nouveau dès 2023 pour la première fois depuis longtemps. L’agence l’a annoncé lundi lors de la présentation de son rapport annuel 2021.

“Alors que nous avions initialement supposé une nouvelle baisse des charges d’intérêts l’année prochaine, nous avons dû ajuster cette attente et prenons maintenant en compte une augmentation”, déclare Jean Deboutte de l’Agence de la dette. “2022 est une année complètement différente des années calmes qui sont derrière nous”, déclare Maric Post de l’Agence de la dette. « Il y a une énorme volatilité sur les marchés, les mouvements sont extrêmes. Les taux d’intérêt sont maintenant environ 2 % plus élevés qu’au début de l’année. Nous n’avions pas vu de changement aussi important depuis 1994. »

Cette année, les charges d’intérêt seraient toujours à un niveau historiquement bas de 1,23% du produit intérieur brut (PIB), alors que l’agence l’avait estimé à 1,21% du PIB lors d’une précédente évaluation en février. En chiffres absolus, cela signifie un surcoût pour l’Etat de 300 millions d’euros : 6,79 milliards d’euros de charges d’intérêts sur la dette fédérale cette année au lieu des 6,49 milliards d’euros précédemment estimés.

L’année prochaine, les charges d’intérêts augmenteraient alors à 1,34% du PIB, dont l’agence s’attendait à une nouvelle baisse à 1,17% en février. Surcoût : 1,19 milliard d’euros à 7,66 milliards d’euros de charges d’intérêts l’an prochain. Au cours des années suivantes, les charges d’intérêt fédérales continueraient d’augmenter progressivement, à plus de 0,1 % par an.

Taux d’endettement belge

En 2027, les charges d’intérêts atteindraient 1,83% du PIB au lieu de 1,47% comme prévu précédemment. Soit un surcoût de 2,74 milliards d’euros à 11,85 milliards d’euros. L’agence note que cela reste inférieur au niveau de, par exemple, 2018 (1,88% du PIB). Les nouvelles attentes ne sont certainement pas une bonne nouvelle pour le gouvernement fédéral. Ces derniers devront tenir compte des charges d’intérêts plus élevées lors de l’établissement du budget.

Le taux d’endettement est tombé à 108,4 % du PIB l’année dernière, après avoir atteint 112,8 % du PIB en 2020 en raison de la crise du coronavirus. Le taux d’endettement belge est donc toujours bien au-dessus de la moyenne de 95,6 % pour la zone euro.

L’agence a également déclaré lundi qu’elle avait déjà levé environ 65% des besoins de financement pour cette année. Cela correspond aux autres années, semble-t-il. L’agence a également réussi à augmenter significativement la durée de la dette, afin de profiter de la période passée de taux d’intérêt ultra-bas. Cette durée moyenne a dépassé dix ans pour la première fois.



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