Les femmes en Iran se battent seules pour la liberté. Les hommes en effet, une fois adultes, se transforment en oppresseurs, pour maintenir le statu quo patriarcal


Antonella Baccaro (photo de Carlo Furgeri Gilbert).

Ll’aspiration à la liberté de nombreux peuples passe aujourd’hui par la révolte des femmes. C’est le cas en Iran, en Afghanistan, en Inde, dans de nombreux pays où de nombreux droits civils, pas seulement les femmes, sont brutalement bafoués.

C’est pourtant le courage des femmes qui ressort, car les hommes, même opprimés par un tyran, deviennent des oppresseurs lorsqu’il faut maintenir le statu quo patriarcal qui se perpétue dans leur pays depuis des siècles.

Attention, seuls les jeunes hommes descendent dans la rue pour soutenir les manifestations des femmes.

Pourtant, il y a quelques nuits, un de mes amis, dont la fille est sur le point d’avoir un bébé en Italie par un homme de confession musulmane, m’a fait remarquer qu’à mesure que nous grandissons, cette solidarité a tendance à échouer.

En Iran, des femmes se coupent les cheveux et brûlent des hijabs pour protester contre la mort de Masha Amini

C’est comme si, pour entrer définitivement dans le monde des adultes, les jeunes hommes en acceptaient les règlesoubliant d’avoir pensé que cet ensemble de normes non écrites est anachronique et profondément injuste.

Ne pas s’intégrer n’aide pas: se sentir rejeté par un monde occidental libre qui (souvent seulement en paroles) condamne les règles patriarcales nous pousse à « rentrer chez nous », à nos propres traditions, à nos propres schémas rassurants.

Ensuite, il y a une « troisième voie », un « modèle fictif du Moyen-Orient »qui est suivie dans des pays comme les Émirats arabes unis ou la Turquie, bien qu’avec des nuances différentes.

C’est une manière sournoise, parce que extérieurement, il véhicule une idée de liberté et d’égalité des sexes, mais en réalité, il préserve intact le schéma discriminatoire.

Rome descend dans la rue pour soutenir les Iraniennes : « Unis pour la liberté »

Rome descend dans la rue pour soutenir les Iraniennes : « Unis pour la liberté »

J’ai déjà parlé ici de Fiction turque populaire en Italie: les histoires semblent les mêmes que les nôtres, les femmes s’habillent à l’occidentale, quittent la maison, conduisent, aiment et trahissent de la même manière. Mais toujours en restant un pas derrière les hommespères, frères et maris, dont ils sont finalement le jouet, la proie, le trophée.

Vous ne verrez jamais de baisers ou d’étreintes dans ces fictions parce que le corps et l’intimité des femmes ne leur appartiennent pas mais sont exclusivement à la disposition de ceux qui les prennent en charge par la force de la loi ou par la loi du plus fort.

Comme le corps de la jeune pakistanaise Samàn, que ses proches n’ont abandonné qu’à la condition de le confier à la mort.

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