Les explosifs artisanaux sont plus souvent utilisés dans les attaques contre les maisons


L’utilisation d’explosifs artisanaux dans les attaques contre les maisons, entre autres, est en augmentation. Cela ressort clairement des chiffres du Service de neutralisation des explosifs et munitions et de l’Institut médico-légal des Pays-Bas (NFI). En 2019, le service de neutralisation des explosifs et munitions a été déployé six fois en raison de (tentatives) d’attentats avec de tels explosifs, cette année c’était déjà dix-sept fois.

Le Service de neutralisation des explosifs et munitions relève du ministère de la Défense et n’intervient que dans les pires cas. Le nombre d’attaques à l’explosif est plus élevé. Il est impossible de dire exactement à quelle hauteur, car la police ne l’enregistre pas au niveau national.

Cependant, le NFI voit aussi qu’il y a une augmentation. En 2020, la police et le parquet ont porté devant le NFI 31 cas de bombes fabriquées par des criminels eux-mêmes : une multiplication par près du triple par rapport à un an plus tôt. En 2021, il y a également eu 31 cas. Cette année, le compteur est déjà à 27, dont neuf explosifs ont explosé le mois dernier.

De Den Bosch aux maisons

Cet été, les attaques sont particulièrement en vogue. Dans la nuit de samedi à dimanche, par exemple, une maison dans un quartier résidentiel à la périphérie de Den Bosch a été endommagée par une explosion. Le maire de Den Bosch a alors fermé la maison et imposé une ordonnance d’éloignement à la résidente en vacances Grada K. et à son partenaire Klaas Otto, le fondateur condamné du club de motards No Surrender. Le mercredi précédent, la façade d’une maison du quartier portant le même numéro a été en partie détruite par une explosion. La police a alors évoqué une suspicion d’attaque erronée.

En savoir plus sur le week-end dernier : Une autre explosion à la maison de Den Bosch

Vendredi dernier, une maison du village d’Utrecht de Hoef en Haag a été bombardée, la deuxième maison du village en un mois. Des maisons ont également été attaquées à l’explosif à Tienhoeven, Huizen et Rotterdam le mois dernier.

Instrument de menace

Le criminologue Jasper van der Kemp, affilié à l’Université VU d’Amsterdam, affirme que les explosifs proviennent principalement du crime organisé et sont souvent utilisés comme instrument de menace. Il parle d’une évolution dangereuse.

« Les menaces dans l’environnement criminel ne sont pas nouvelles, mais maintenant c’est plus public et les gens sont touchés chez eux. Cela rend les risques pour les passants innocents d’autant plus grands.

Van der Kemp soupçonne qu’il existe dans une certaine mesure un comportement d’imitation parce que les criminels voient qu’une attaque contre une maison a un effet perturbateur. En cas d’attaques contre les domiciles de personnes issues du circuit criminel – comme récemment à Den Bosch – les maires ferment souvent la maison pendant un certain temps et les habitants sont à la rue. « Si un médicament produit un tel effet, il peut devenir plus attrayant pour les autres de l’utiliser également. »

Dans le même temps, le criminologue souligne que le phénomène est difficile à interpréter. Par exemple, les explosifs auto-fabriqués peuvent être utilisés en remplacement d’autres moyens de violence.

Les chiffres de l’Explosive Ordnance Disposal Service concernant les (tentatives) d’attaques contre des maisons et des voitures semblent en effet l’indiquer. L’utilisation de grenades à main a fortement diminué : de 47 fois en 2019 à 4 fois en 2022. Cela indique que les explosifs artisanaux ont remplacé les grenades à main.



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