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Le département du Trésor américain a imposé des sanctions à trois armateurs basés aux Émirats arabes unis, les accusant d’exporter du pétrole brut russe à un prix supérieur à la limite de 60 dollars le baril fixée par le G7 et l’Australie.
Cette décision de Washington intervient alors qu’il tente de renforcer l’application du plafonnement des prix du pétrole russe après avoir constaté qu’il était largement contourné. Le Financial Times a publié cette semaine des données montrant qu’en octobre, la quasi-totalité du pétrole russe s’est négocié au-dessus du prix plafond du G7.
Le G7 a imposé un plafond de prix sur le pétrole brut russe transporté par voie maritime en décembre dernier dans le but de limiter le trésor de guerre du Kremlin après son invasion à grande échelle de l’Ukraine, sans perturber le flux d’énergie vers l’économie mondiale.
Les nouvelles sanctions du Trésor américain, annoncées jeudi, frappent Kazan Shipping, Progress Shipping et Gallion Navigation. Le Trésor a déclaré que leurs navires utilisaient « les services d’une personne américaine pour transporter du pétrole brut d’origine russe » – une détermination clé puisque le plafonnement des prix ne s’applique qu’au pétrole maritime russe transporté sur des navires utilisant des services de transport maritime ou une assurance fournie par les pays de la coalition.
« Les compagnies maritimes et les navires participant au commerce du pétrole russe tout en faisant appel à des prestataires de services de la coalition de plafonnement des prix doivent pleinement comprendre que nous les tiendrons responsables de leur conformité », a déclaré Wally Adeyemo, secrétaire adjoint au Trésor américain, dans un communiqué.
Adeyemo a ajouté que les États-Unis étaient « déterminés à maintenir la stabilité du marché », même s’ils cherchaient à réduire les bénéfices du Kremlin. Les États-Unis seraient « inflexibles dans leur poursuite de ceux qui facilitent le contournement du plafonnement des prix », a-t-il déclaré.
Les Émirats arabes unis sont devenus l’une des plus grandes sources de préoccupation parmi les responsables occidentaux en termes de contournement des sanctions russes depuis le début de l’invasion de l’Ukraine en février 2022, du transbordement de biens à double usage vers Moscou au commerce du pétrole.
Le plafonnement des prix décidé par le G7 a été conçu par des responsables américains et européens à la fin de l’année dernière comme un moyen de tenter de freiner les revenus pétroliers de Moscou, sans interdire purement et simplement les exportations de brut d’une manière qui aurait déclenché une forte hausse des prix du pétrole. Un deuxième plafonnement des prix des produits pétroliers raffinés a été imposé plus tôt cette année.
Après une période de succès initial, Moscou a construit une série de réseaux alternatifs pour vendre le pétrole russe en dehors du plafond, y compris sans recourir aux services du G7 tels que l’assurance maritime.
Même si les responsables occidentaux reconnaissent que le commerce du pétrole russe a augmenté au-delà du plafond de 60 dollars le baril, ils affirment que le coût de ces transactions a également augmenté, limitant les bénéfices de Moscou. Ils se sont engagés à renforcer considérablement l’application du plafonnement des prix, à limiter les incitations au commerce du pétrole russe et à modifier le calcul pour les armateurs du monde entier.