Le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan et le haut diplomate chinois Wang Yi se sont entretenus à Vienne pour tenter de stabiliser les relations entre les pays, qui ont atteint leur plus bas niveau depuis la normalisation des relations diplomatiques en 1979.
La Maison Blanche a déclaré avoir tenu deux jours de discussions « franches, substantielles et constructives » sur des questions telles que les relations américano-chinoises, les questions de sécurité mondiale, la guerre de la Russie contre l’Ukraine et Taïwan.
« Les deux parties ont convenu de maintenir cet important canal de communication stratégique pour faire avancer ces objectifs, en s’appuyant sur l’engagement entre le président Joe Biden et le président Xi à Bali, en Indonésie, en novembre 2022 », a déclaré la Maison Blanche.
A Bali, en marge d’un sommet du G20, les deux dirigeants ont convenu qu’il fallait fixer un « plancher » à la relation et s’assurer que la concurrence entre les puissances ne « tourne pas au conflit », d’autant que les tensions restent vives à propos de Taïwan.
Les premiers efforts pour lancer un dialogue de haut niveau à la suite de la réunion de Bali ont déraillé après qu’un ballon espion chinois présumé a survolé l’Amérique du Nord avant d’être abattu par les États-Unis au large de la Caroline du Sud début février. Le secrétaire d’État Antony Blinken a annulé une visite prévue en Chine à cause de l’épisode.
Blinken a rencontré Wang à la Conférence de Munich sur la sécurité en février, mais ce fut une réunion tendue et improductive.
Il tente maintenant de reprogrammer sa visite en Chine et la secrétaire au Trésor Janet Yellen et la secrétaire au Commerce Gina Raimondo tentent également d’organiser des voyages à Pékin. Mais les deux parties n’ont jusqu’à présent pas réussi à parvenir à un accord, à moins que Sullivan n’en négocie un avec Wang à Vienne.
Le Financial Times a rapporté le mois dernier que la Chine était réticente à accepter une visite de Blinken car elle craignait que le FBI envisage de publier un rapport sur le ballon chinois à la suite de son analyse des débris récupérés au large des côtes de la Caroline du Sud.
Le FT a rapporté jeudi que Pékin avait déclaré à Washington qu’il n’était pas disposé à organiser une réunion entre Li Shangfu, son ministre de la Défense, et son homologue américain Lloyd Austin lorsque les deux responsables assisteront au forum sur la sécurité du Shangri-La Dialogue à Singapour en juin. La Chine souhaite que les États-Unis suppriment les sanctions imposées à Li en 2018 comme condition préalable à toute réunion.
Les États-Unis ont déclaré à Pékin que les restrictions, imposées dans le cadre de l’achat par la Chine d’avions de combat et de missiles russes, n’empêchaient pas une réunion dans un pays tiers. Mais Pékin estime qu’il serait inapproprié d’accepter les pourparlers alors que leur ministre de la Défense reste sous sanctions. Plusieurs personnes familières avec le débat au sein de l’administration Biden ont déclaré qu’il n’y avait aucune intention de lever les restrictions de l’ère Trump sur Li.
Biden a également essayé de programmer un appel avec Xi pour tenter de sortir de l’impasse dans les relations. Au cours des deux premières années de l’administration, Sullivan a rencontré son homologue de l’époque, Yang Jiechi, à plusieurs reprises dans des pays tiers, pour des entretiens qui ont souvent ouvert la voie à un appel, une réunion vidéo ou une réunion en personne des dirigeants.
Autre signe que les relations pourraient légèrement s’améliorer, le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang a rencontré cette semaine l’ambassadeur américain Nicholas Burns à Pékin. La représentante américaine au commerce, Katherine Tai, devrait également rencontrer le ministre chinois du commerce, Wang Wentao, lors d’une réunion commerciale de l’Apec à Detroit ce mois-ci.
Plusieurs personnes familières avec la situation ont déclaré que Xie Feng, le nouvel ambassadeur de Chine aux États-Unis, arriverait bientôt, et peut-être ce mois-ci. Le poste est vacant depuis des mois après que Qin, son prédécesseur, a quitté Washington pour devenir ministre des Affaires étrangères de la Chine.