Les États membres de l’UE parviennent à un accord sur une nouvelle politique d’asile et de migration : des années d’impasse brisées

Après des années de négociations, les États membres de l’Union européenne se sont mis d’accord sur un nouveau système de gestion de l’asile et des migrations. Il y aura un mécanisme de solidarité obligatoire mais flexible pour mieux répartir les demandeurs d’asile dans l’UE, et une nouvelle procédure aux frontières extérieures pour accélérer le retour des demandeurs d’asile déboutés.

Les nouveaux accords réglementent, entre autres, l’évaluation des migrants en provenance de pays sûrs à la frontière extérieure européenne. Les demandeurs d’asile qui ont peu de chances d’être autorisés à rester peuvent alors être immédiatement détenus et finalement renvoyés. Les « pays d’arrivée » tels que l’Italie et la Grèce sont désormais assurés de l’aide d’autres États membres. Ils prennent en charge un certain nombre de demandeurs d’asile, ou rachètent cette obligation s’ils ne veulent pas le faire.

L’accord ne tenait qu’à un fil

L’accord ne tenait qu’à un fil, car l’Italie voulait plus de marge de manœuvre pour renvoyer les migrants vers des pays tiers sûrs. Lors du vote sur la proposition finale de compromis, qui a encore fait l’objet de vifs débats ces dernières heures, le ministre italien a finalement donné son accord.

La Hongrie et la Pologne ont été les seules à voter contre, la Pologne, Malte, la Bulgarie, la Slovaquie et la Lituanie se sont abstenues. La République tchèque souhaite se retirer du mécanisme de solidarité en raison du grand nombre de réfugiés ukrainiens qu’elle compte déjà sur son territoire.

L’accord n’a donc pas été approuvé à l’unanimité, mais la majorité qualifiée nécessaire a été trouvée pour faire approuver les deux règlements. Les États membres doivent encore conclure des accords avec le Parlement européen sur les deux textes juridiques. Il est possible que ces négociations ne puissent aboutir que lors de la présidence belge de l’UE, au premier semestre 2024.

« Historique »

Pendant des années, les pays de l’UE n’ont pas réussi à élaborer une politique d’asile commune. Les pays du Sud comme l’Italie et la Grèce notamment se plaignent que les autres les laissent faire seuls. Les États membres d’Europe occidentale ne veulent aider que si les « pays d’arrivée » accueillent eux-mêmes les demandeurs d’asile et ne les laissent pas voyager vers le pays de leur choix, comme cela avait été convenu. Les pays d’Europe de l’Est comme la Hongrie refusent d’accepter des migrants.

Le fait qu’il ait désormais été possible de trouver un compromis est « historique », selon plusieurs des 27 ministres de la migration qui sont parvenus à conclure l’accord jeudi. Dès qu’ils sont également d’accord avec le Parlement européen, les nouveaux accords peuvent entrer en vigueur.





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