Les employeurs mettent un saut d’indice sur la table en échange de 500 euros nets : « Les entreprises n’en peuvent plus »

L’inflation est estimée par la Banque nationale à plus de 8 % cette année. Du fait de l’indexation automatique, les salaires suivent également dans cette mesure, entraînant une hausse historiquement élevée des coûts salariaux horaires. « Les entreprises ne peuvent plus supporter cela », prévient Hans Maertens, PDG de Voka.

L’organisation patronale propose donc de supprimer 3 % de l’indexation automatique : un saut d’indice. En échange, chaque salarié percevrait une prime nette de 500 euros. «Nous voulons limiter l’indexation de 8% à 5%», explique Maertens.

Les entreprises perdent en compétitivité

Aujourd’hui, la facture du choc des prix retombe entièrement sur le cou des entreprises. Cela coûtera de la compétitivité, a prévenu la Banque nationale. Ce sont les entreprises qui expliquent l’essentiel de la hausse des prix. Le gouvernement prend également en charge une petite partie. « Les ménages ne paient presque rien », a déclaré le gouverneur de la Banque nationale Pierre Wunsch.

En effet, les familles sont protégées par indexation automatique. Les salaires réels baisseront encore en 2022, car l’indexation automatique fonctionne avec un certain retard. Mais en 2023, l’indexation automatique est pleinement opérationnelle et les salaires réels vont augmenter. Dans nos pays voisins, il n’y a pas une telle indexation automatique, de sorte que les ménages y perdent du pouvoir d’achat.

L’indexation fait donc augmenter les coûts salariaux des entreprises belges. « La forte inflation pousse la croissance des coûts salariaux à des niveaux sans précédent », a déclaré la Banque nationale. Dans deux ans – 2022 et 2023 – un nouvel écart de coûts salariaux avec les pays voisins de près de 5 % apparaîtra, qui ne sera que partiellement compensé en 2024. L’écart final des coûts salariaux horaires augmentera de 3,5 % d’ici 2024.

En raison des marges bénéficiaires élevées, ces entreprises disposent des réserves nécessaires, a nuancé la banque centrale. De cette manière, une grande partie de la hausse des coûts salariaux peut être absorbée. Mais cela ne s’applique pas à tous les secteurs et à toutes les entreprises. « Ce sera difficile pour un certain nombre de secteurs et d’entreprises », a déclaré Wunsch à propos de l’augmentation des coûts salariaux.

De l’argent dans un sac

Selon Voka, le coût de l’indexation automatique sera de 22 milliards d’euros cette année. En raison du saut de l’indice en échange de la prime nette, celle-ci pourrait être limitée à 18 milliards d’euros. « C’est toujours une énorme contribution », déclare Maertens.

L’organisation patronale flamande souhaite que le saut d’indice soit effectué rapidement, avant cette année. « Tout le monde doit contribuer.

Les organisations patronales Unizo et VBO ont également tiré la sonnette d’alarme lundi après les nouvelles prévisions de la banque centrale sur la baisse de la compétitivité. « Désastreux », prévient la FEB, qui a également mis auparavant un saut d’indice sur la table.



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