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L’auteur est directeur exécutif de More in Common UK

Les troubles sociaux de longue durée sont rares en Grande-Bretagne. Mais le caractère exceptionnel des émeutes violentes qui ont ravagé plusieurs villes d’Angleterre et d’Irlande du Nord ces dernières semaines n’en a fait que les rendre plus choquantes.

Au-delà de la question immédiate de savoir comment rétablir l’ordre, beaucoup se demandent désormais si les émeutes reflètent – ​​comme l’a suggéré le chef du Parti réformiste, Nigel Farage – le « malaise » de « millions de personnes », ou s’il s’agit simplement d’une poignée de voyous encouragés par la désinformation d’extrême droite en ligne.

La réponse est importante et aura de profondes conséquences pour le pays bien après la fin des émeutes.

Nouveau Plus de recherches dans Common L’ouvrage tente de répondre à cette question. Il montre que l’opinion publique ne se divise pas en deux camps opposés, l’un favorable, l’autre opposé, mais plutôt en deux camps opposés, l’un favorable, l’autre opposé. Les petits groupes sont prêts à cautionner les émeutes, mais ils sont contenus dans des groupes beaucoup plus importants, dont les opinions sont citées comme étant la motivation des violences, mais qui les condamnent sans hésitation.

Le groupe le plus restreint est celui des personnes qui expriment leur soutien aux émeutes. Environ une personne sur dix est définie par l’opinion des 7 % de la population qui déclarent avoir honte du fait que la Grande-Bretagne soit un pays multiethnique, 8 % qui pensent que les manifestations violentes devant les centres d’accueil pour demandeurs d’asile sont acceptables et 11 % qui ont une opinion positive de Tommy Robinson, ancien dirigeant de la Ligue de défense anglaise, aujourd’hui disparue. Ce groupe est également trois fois plus susceptible que la moyenne (14 %) de dire que les émeutiers parlent au nom de personnes comme eux.

Bien que les électeurs réformistes du Royaume-Uni restent minoritaires dans ce groupe, ils y sont surreprésentés : quatre électeurs réformistes sur dix déclarent que les personnes présentes lors des manifestations et des émeutes parlent au nom de personnes comme eux.

Bien que de petite taille, la présence de ce groupe est amplifiée par le fait qu’il est plus actif « en ligne » : ceux qui disent que les émeutiers parlent au nom de personnes comme eux sont presque deux fois plus susceptibles que la moyenne de publier des messages sur la politique sur les réseaux sociaux.

Ils sont à leur tour englobés par un groupe plus large — entre un sur cinq et un sur quatre du public — qui comprend ceux qui sympathisent avec les préoccupations des émeutiers mais qui ne croient pas que les émeutes et les désordres soient justifiés.

Leur point de vue est parfaitement résumé par un électeur réformiste avec qui More in Common s’est entretenu cette semaine à Basildon, une ville de l’Essex. Il a déclaré : « Je comprends pourquoi ils protestent, mais pas la manière dont ils s’y prennent. » Ces personnes sont préoccupées par les allégations de police à deux vitesses : 18 % de la population estime que la police traite les minorités ethniques plus favorablement que les blancs.

En ce qui concerne l’immigration, 23 % des personnes interrogées estiment que les émeutes sont nées de « préoccupations légitimes », contre 32 % qui affirment que les causes sont l’idéologie d’extrême droite et le racisme, et 46 % qui pensent qu’elles sont motivées par un désir de violence.

Alors que la plupart des gens pensent qu’il est juste d’étiqueter les émeutiers comme des « personnes d’extrême droite », ce groupe rejette cette idée. Ils sont 18 % à penser qu’intimider les demandeurs d’asile dans leur lieu d’hébergement n’est pas un comportement d’extrême droite, et 20 % à penser que commettre des actes de vandalisme lors d’une manifestation contre les politiques d’immigration n’est pas non plus un comportement d’extrême droite.

Mais ces groupes aux opinions différentes sur ce qui définit l’« extrême droite » ne doivent pas être confondus avec un groupe beaucoup plus large : la majorité des électeurs qui estiment que les niveaux d’immigration sont trop élevés, mais dont la plupart n’éprouvent aucune sympathie pour les émeutiers. Dans l’ensemble, 73 % des citoyens estiment que les émeutes sont une honte plutôt qu’une défense de la Grande-Bretagne, tandis que la majorité des citoyens estiment que ceux qui aident à nettoyer après les émeutes (87 %) représentent les valeurs britanniques.

Beaucoup de ces personnes sont également préoccupées par ce que les émeutes révèlent sur la division de notre pays. Les trois quarts des Britanniques (76 %) craignent que l’extrémisme d’extrême droite soit un problème grave, 75 % disent la même chose des divisions entre les religions et 74 % pensent que le racisme est un problème grave. Le plus inquiétant est peut-être que 53 % des Britanniques estiment désormais que le Royaume-Uni n’est pas sûr pour les musulmans, ce qui représente le double de 25 % en mai.

Si une réaction aux émeutes résume bien l’état d’esprit de la plupart des Britanniques, ce n’est pas un soutien à la violence ou une sympathie pour le point de vue des émeutiers, mais plutôt une profonde émotion. Leur réponse ? Le désir de déployer toute la force de la loi pour les arrêter. En effet, 68 % de l’opinion publique estimant que les émeutiers qui commettent des actes criminels méritent des peines de prison de plus d’un an. Le risque politique le plus grand serait d’être perçu comme trop indulgent dans sa réponse plutôt que trop sévère.



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