Que le président Macron soit le plus craint par le chef du Rassemblement national n’est pas une surprise. Le scénario était clair depuis un moment : comme en 2017, Macron affronterait Le Pen au second tour, qui a lieu le 24 avril. Mais cette bataille attendue promet d’être passionnante sans précédent maintenant que l’écart entre les deux candidats se réduit ces jours-ci.
Dans les derniers sondages du cabinet d’études Ifop, Macron obtient 26,5% au premier tour, contre 24% pour Le Pen. Pour le second tour, qui oppose les deux favoris, l’Ifop prédit une courte victoire de Macron avec 52 à 48 %. C’est beaucoup moins qu’il y a cinq ans, lorsque Macron a été élu avec 66 % des voix.
Campagne en marge
La campagne électorale a démarré lentement – initialement ralentie par la pandémie de corona et la guerre en Ukraine a poussé la campagne plus loin dans les marges. Le président Macron a semblé profiter de sa position de chef de l’État en temps de guerre, alors que le besoin d’un dirigeant digne de confiance est généralement plus grand. Son avance déjà confortable dans les sondages s’est renforcée.
De plus, l’invasion russe a mis Le Pen dans sa chemise. Elle a rapidement dû répondre de ses liens chaleureux avec le Kremlin. En 2017, elle y était l’invitée personnelle du président Poutine – dont une photo figurait dans son matériel de campagne actuel, qui a été détruit à la hâte.
Pendant ce temps, la guerre semble avoir un effet différent sur la course aux élections françaises. Alors que la campagne était autrefois dominée par les thèmes classiques de l'(extrême) droite, l’immigration et la sécurité, elle porte désormais sur ce qui a préoccupé les électeurs français pendant tout ce temps : le pouvoir d’achat et la forte augmentation du coût de la vie. Des thèmes devenus d’autant plus urgents avec l’incertitude actuelle et les conséquences des sanctions occidentales contre la Russie. Le Pen y a consacré sa campagne ces dernières semaines. Une stratégie qui a réduit la tension pour dimanche à la dernière minute.