Les échidnés australiens se rafraîchissent avec leurs bulles de morve

À mesure que les températures augmentent, les échidnés australiens se rafraîchissent en soufflant des bulles ressemblant à de la morve par le nez. Dans Lettres de biologielaisser deux biologistes de Perth en utilisant des images infrarouges pour voir comment la température corporelle des animaux peut augmenter rapidement car ils ont une couche de colonne vertébrale isolante et ne halètent pas et ne transpirent pas. Ils ne peuvent se refroidir qu’en appuyant leur ventre contre une surface froide, en dressant leurs épines ou en produisant des bulles de mucus.

Les échidnés sont une famille de mammifères ovipares que l’on trouve en Australie, en Tasmanie et en Nouvelle-Guinée. Comme les ornithorynques, ils appartiennent à la famille cloacale et pondent des œufs avec une structure coriace. En plus de l’échidné commun, la famille comprend également trois espèces de hérissons à fourrure, avec une fourrure entre leurs épines. Les espèces ne sont pas apparentées aux vrais hérissons, mais elles se ressemblent quelque peu avec leur fourrure hérissée. Ils ont un museau long et fin avec lequel ils mangent principalement des fourmis et des termites.

Ne pas haleter ni transpirer

Le malheur des échidnés est qu’ils vivent dans un pays aux étés souvent chauds, mais supportent relativement mal la chaleur : une température de l’air de 35 degrés Celsius est parfois déjà mortelle. Ils ne peuvent pas haleter ou transpirer pour se débarrasser de la chaleur. Même en se léchant froidement – ​​comme le font par exemple les kangourous avec leurs pattes avant pour refroidir les vaisseaux sanguins situés près de la peau – les échidnés en sont incapables. Ils ne font pas non plus pipi sur eux-mêmes pour se rafraîchir.

Pourtant, l’échidné n’est pas aussi impuissant face au stress thermique qu’on le pensait auparavant, écrivent les deux chercheurs. Ils ont étudié l’échidné commun (Tachyglosse aculéatus) et a découvert que les individus de l’espèce peuvent survivre à des températures allant jusqu’à 40 degrés Celsius en cherchant des endroits où ils peuvent appuyer leur ventre et leurs pieds contre une surface froide et humide pour se rafraîchir. Ils peuvent également «ouvrir» leurs épines en les pointant vers le haut au lieu de les maintenir à plat contre leur corps, perdant ainsi l’excès de chaleur.

Une troisième façon de dissiper la chaleur est par le bout de leur museau. On sait depuis longtemps que les échidnés peuvent souffler des « bulles de morve » : des bulles visqueuses censées nettoyer leur nez. Mais maintenant, les biologistes australiens montrent sur les images infrarouges que ces bulles humides sont également soufflées à des températures élevées de l’air et fournissent un refroidissement supplémentaire. En ce sens, la production de liquide corporel peut être comparée au léchage de la patte avant par les kangourous, ou à la « miction refroidissante » que font parfois les cigognes, les vautours à tête rouge et les phoques lorsqu’ils sont soumis à un stress thermique.



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