L’Europe va limiter l’importation de diamants russes. La Russie peut financer la guerre en Ukraine avec les diamants. Les tentatives antérieures d’empêcher l’accès aux diamants se sont heurtées à la résistance de la Belgique. Maintenant, l’UE va prendre des mesures, déclare Charles Michel, président du Conseil européen.
L’UE et d’autres membres du G7 (six plus grandes économies occidentales et le Japon) travaillent sur de nouveaux paquets de sanctions contre la Russie lors d’une réunion de trois jours au Japon.
Les Britanniques prennent les mesures les plus strictes. Ils arrêtent d’importer des diamants, du cuivre, de l’aluminium et du nickel russes. L’UE opte pour une approche un peu plus complexe.
Depuis la guerre en Ukraine, on parle beaucoup en Europe d’un boycott des diamants russes. Les Russes en tireraient 4 milliards d’euros par an. La Belgique (avec Anvers comme capitale du commerce mondial des diamants) s’y est longtemps opposée, avec la position qu’une interdiction des diamants russes ne ferait aucune différence.
Traçage des diamants russes
Après avoir été polis dans un autre pays, les diamants finiraient tout de même chez les consommateurs européens dans un détour. Les Belges ont donc préconisé de rendre l’origine des diamants plus traçable.
L’Europe élaborera désormais également ce plan avec le G7, a annoncé vendredi Charles Michel, président du Conseil européen, à Hiroshima. « Nous allons limiter sévèrement le commerce des diamants russes. Le diamant russe n’est pas éternel », a déclaré Michel, faisant référence au film de James Bond des années 1970.
Le diamant est poli en Inde
Michel n’a pas dit exactement à quoi ressemble le plan. Il a également évité les questions sur le soutien belge. Il a dit que les pourparlers du G7 se concentrent sur la fermeture des raccourcis russes. Pour cela, le G7 doit également braquer ses flèches sur des pays extérieurs à ce groupe. Comme l’Inde, où 90 % des diamants commercialisés dans le monde sont polis.
Plus tôt cette semaine, le chef de la politique étrangère de l’UE, Joseph Borrell, a appelé dans une interview au Financial Times à limiter les importations de kérosène et de diesel en provenance d’Inde, qui sont de plus en plus produits à partir de pétrole russe.