Les défis climatiques et économiques ne faciliteront pas la tâche de Macron


On fait une fête dimanche soir. Nous continuerons à nous battre lundi. Nous ne nous préparons pas à des jours très heureux. C’est ce qu’un ministre français a dit récemment à chaîne de télévision BFMTV† Car si Emmanuel Macron a été le premier président français en vingt ans à être réélu dimanche pour un second quinquennat, il n’aura pas la vie facile dans les années à venir. Ce sont quatre défis clés auxquels le président est confronté.

Faire confiance

Macron dirige une France dans laquelle l’intérêt et la confiance dans la politique et le système politique sont faibles. Pas moins de 57% des Français pensent que « la démocratie ne fonctionne pas bien » et près de 40% ressentent une « méfiance » à l’égard des politiciens, selon une enquête du cabinet d’études Cevipof en janvier. Un autre 15 % éprouvent un « désintérêt » pour les politiciens.

Cela s’est traduit par une situation exceptionnelle faible taux de participation† Au premier tour le 10 avril, 26,3 % des électeurs sont restés chez eux et au second tour dimanche dernier encore plus de 28 % : le pourcentage le plus élevé depuis 1969. Aussi le fait que la droite radicale Marine Le Pen ait reçu un pourcentage plus élevé de voix que jamais (41,5 %) montre la volonté de nombreux Français d’un changement politique substantiel.

Macron en est conscient. Dans son discours de victoire dimanche soir, le président a dit s’être rendu compte qu’une partie des Français n’avait pas voté pour lui « pour soutenir les idées que je soutiens, mais pour bloquer les idées de l’extrême droite ». Pour regagner la confiance, il s’est engagé lors de son second mandat à gouverner par une « méthode renouvelée » et à être « le président de tous les Français ». Plus tôt, il a dit, entre autres, qu’il souhaitait consulter plus souvent la population et les autorités locales. Cela dépend beaucoup de

exactement comment le président remplira cela. Au cours de son premier mandat, Macron n’a pas tenu de grandes promesses concernant le changement de politique, ce qui a contribué au climat politique actuel.

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Économie

Comme d’autres pays européens, la France doit faire face à des hausses de prix dues à une forte inflation (4,5 % en mars par rapport au même mois en 2021). Cela peut avoir un impact sur la croissance économique : contre la radio Europe 1 L’économiste Patrick Artus a déclaré que l’économie française pourrait croître de 2 points de pourcentage de moins cette année que la croissance de 4 % précédemment prévue.

Le gouvernement a récemment pris un certain nombre de mesures pour protéger le pouvoir d’achat des Français les plus pauvres en particulier, telles que les prix du carburant† Mais d’autres devront peut-être suivre pour éviter une véritable crise. Selon les économistes, la marge de manœuvre de Macron est limitée : en raison de la coronarisis, le déficit commercial français et la dette publique ont augmenté ces dernières années.

L’une des principales mesures économiques à l’ordre du jour est la réforme des retraites de Macron. Cela devrait simplifier le système, mais aussi faire passer l’âge moyen de la retraite de 62 à 65 ans, un point douloureux pour de nombreux Français. La réforme était prête à être adoptée et des sources autour de Macron ont déclaré qu’il souhaitait que cela soit fait peu de temps après sa réélection. Mais Macron s’est montré disposé à changer de plans dans la période entre les deux tours de l’élection s’il ressentait « trop ​​de peur » parmi le peuple. Abeille une visite de campagne dans la ville de Denain, dans le nord de la France au lendemain du premier tour, il a déclaré : « Tu ne peux pas dire dimanche soir que tu veux t’unir et quand tu parles avec les Français dis : je ne bouge pas. »

climat

Dans les années à venir, Macron devra faire beaucoup pour respecter l’échéance climatique de 2030 : cette année-là, les émissions de gaz à effet de serre doivent avoir diminué de 40 % par rapport à 1990. Malgré sa promesse de 2018 de protéger la planète.Super encore ‘ La France est actuellement en retard sur ses objectifs climatiques. L’année dernière, l’État a été doigt tapé par le Haut Conseil pour le Climat indépendant et par la plus haute juridiction administrative car les mesures prises étaient insuffisantes.

En investissant davantage dans les énergies renouvelables, en décourageant les voitures à essence ou diesel et en améliorant le réseau de transports en commun, Macron veut transformer la France en un ‘écologie grande nation’† Contrairement aux « candidats climat » comme Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot, il ne veut pas s’arrêter au nucléaire.

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Une politique climatique efficace est également importante pour la position de Macron. Selon un , 63 % des Français Sondage Opinionway pour l’énergéticien Primes Énergies, le climat est un sujet « prioritaire ». Certes, l’électorat derrière les partis de gauche et les écologistes (représentant ensemble plus de 30 % des Français) est très sceptique quant aux performances climatiques de Macron lors de son premier mandat.

L’influence politique

La capacité de Macron à réaliser ses visions et ses grands projets dépend fortement du résultat des élections législatives de juin. Ces dernières années, le parti de Macron, La République En Marche, a obtenu la majorité au Assemblée nationale, ce qui lui a permis de mettre en œuvre relativement facilement sa politique. Cependant, en raison de sa popularité en baisse, il est concevable cette fois-ci qu’il perde ce mandat dans deux mois.

Dans ce cas, Macron doit travailler avec un autre parti, qui fournit alors également le Premier ministre. La gauche radicale Mélenchon s’emploie depuis le premier tour des élections à faire des élections législatives un « troisième tour » : il appelle tous les opposants (principalement de gauche) de Macron à voter pour son parti La France Insoumise, afin que Mélenchon soit premier ministre pourrait encore marquer de son empreinte ce qui va se passer en France dans les années à venir.



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