Les coups / HISTOIRE


The Knocks fait partie de ces groupes dédiés à faire danser le staff. Le duo américain formé par Ben «B-Roc» Ruttner et James «JPatt» Patterson a commencé sa carrière en remixant des gens comme Jay-Z ou Britney Spears et a depuis travaillé dur en collaborant avec des dizaines d’artistes très différents. Des invités aussi divers que Carly Rae Jepsen ou Wyclef Jean sont apparus sur ses albums, et ses plus grands succès ont été produits en compagnie de Powers (‘Classic’), Foster the People (‘Ride or Die’) ou Sofi Tukker (‘Brazilian Âme’).

La magie de The Knocks est qu’il est possible que ces trois chansons vous semblent familières ou même leur ressemblent même si vous ne savez pas qui sont leurs auteurs. Ils sont impliqués, par exemple, dans deux tubes de la taille de « Best Friend » de Sofi Tukker et de « Fireworks » de Purple Disco Machine. Leur son n’est pas le plus original qui puisse venir à l’esprit, mais The Knocks sait faire danser avec aisance et fraîcheur, et ils sont aussi capables de faire briller leurs collaborateurs sur des disques dont vous n’avez peut-être jamais entendu parler.

Stupéfiants de New York‘, l’album précédent des Knocks, était dédié à New York, qui a tant inspiré leur musique. Sur ‘HISTORY’, cependant, le groupe a cherché à revenir à ses racines. Ils faisaient déjà de la musique disco avant que ça ne devienne à la mode, et ils ont voulu la récupérer dans un album qu’ils ont eu la chance de terminer juste avant la pandémie. Sinon, The Knocks, disent-ils, n’aurait pas été en mesure de créer certains des meilleurs morceaux de l’album.

L’un d’eux est ‘Bodies’ avec MUNA. Le morceau d’ouverture de ‘HISTORY’ est la définition d’un track breaker et ses paroles rappellent ces « vieilles soirées » auxquelles nous allions avant la pandémie. Maintenant qu’ils sont de retour, je ne serais pas surpris si ‘Bodies’ jouait dessus. Parmi les chansons qu’ils ont pu créer presque par miracle avec leurs collaborateurs, The Knocks ressortir deux autres : l’électro-house de ‘Walking on Water’ avec Totally Enormous Extinct Dinosaurs et l’ambiance blog-house de 2007 ‘RU HIGH?’ avec l’artiste révélation Mallrat. Deux superbes productions qui vous font danser dans des époques et des styles différents.

‘HISTORY’ est une œuvre nostalgique puisque son titre même fait appel à l’histoire de la musique dance et de la fête en général. Ainsi, la séquence utilise mille références que The Knocks copient sans plus tarder mais assez gracieusement. Et je ne dis pas ça simplement parce que le vocodeur final de ‘RU HIGH’ est tiré tel quel du répertoire de Daft Punk. Par exemple, Foster the People collabore à nouveau avec The Knocks sur ‘All About You’, un funky efficace qui admet des influences à la fois gospel et acide. L’un des morceaux les moins réussis, ‘River’ avec Parson James, reproduit le genre de house atmosphérique que joue Bonobo.

Ironiquement, l’une des meilleures chansons de l’album est ‘Slow Song’ avec Dragonette, qui rappelle davantage la scène ‘Tango in the Night’ de Fleetwood Mac, donc ce n’est pas si disco, bien que mélodiquement c’est rond qui inclut l’album. De plus, ses paroles métamusicales sont amusantes. Sur « HISTORY », les influences peuvent être plus flagrantes, et « Nobody But Me » avec Cold War Kids est essentiellement une copie conforme du son de Basemant Jaxx. La chanson est-elle digne ? Oui, et entre des «grooves» plus disco-house (‘Boombox’) et d’autres plus piano-house (‘Gimme Love’ avec Yoke Lore)’, The Knocks ont concocté une œuvre des plus abouties et divertissantes.



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