Les combattants d’Azov de Marioupol risquent la peine de mort


Par Philippe Fabien

Après avoir attendu plusieurs semaines, certains grièvement blessés, dans l’aciérie assiégée de Marioupol, des soldats ukrainiens ont été expulsés lundi par bus de l’aciérie d’Azovstal. Bien reconnaissable sur les bus : un « Z », symbole de guerre russe.

A bord : 264 ou 265 soldats ukrainiens (selon les informations) qui se sont enfermés dans les tunnels de l’aciérie pendant des semaines et ont résisté à l’agresseur écrasant.

Plus de 50 d’entre eux sont grièvement blessés et, selon des sources russes, ont été emmenés à Novoazovsk (à environ 40 kilomètres à l’est de Marioupol) pour y être soignés.Plus de 200 autres combattants se sont rendus à Olenivka, à 50 kilomètres au nord de Marioupol, près de Donetsk.

La propagande du Kremlin célèbre déjà la capitulation. Elle dit : Les combattants se sont rendus. Ils ont été capturés et emmenés sur le territoire russe ou sur un territoire contrôlé par les hommes de main de Poutine.

Des soldats ukrainiens grièvement blessés sont transportés Photo : ALEXANDRE ERMOCHENKO/REUTERS

Le grand espoir des prisonniers : un échange avec des soldats russes. C’est du moins ce qu’espère la partie ukrainienne. Le président Volodymyr Zelenskyj (44 ans) a souligné dans son discours vidéo quotidien que Ukraine ont besoin de leurs héros vivants.

Mais : La partie russe n’entre pas dans ces plans publiquement – au contraire ! Voici déjà le langage d’une interdiction d’échange – et de la peine de mort !

Le président de la Douma du Parlement russe, Viatcheslav Volodine, a déclaré lors d’une session parlementaire que les « criminels nazis » ukrainiens ne devaient pas être échangés contre des Russes capturés. Il a appelé les députés à préparer une résolution correspondante.

Les derniers combattants ukrainiens se sont terrés dans l'aciérie bombardée d'Azovstal

Les derniers combattants ukrainiens se sont terrés dans l’aciérie bombardée d’Azovstal Photo : ALEXANDRE ERMOCHENKO/REUTERS

Il demande vengeance : « Ce sont des criminels de guerre et nous devons tout faire pour les traduire en justice », a déclaré Volodine.

Un négociateur russe va encore plus loin : il appelle à la peine de mort. Les combattants d’Azov n’ont pas le droit à la vie, a propagé Leonid Slutsky, qui Russie négocié avec l’Ukraine. La Russie devrait envisager la peine de mort pour ces combattants nationalistes. Slutski : « Ils ne méritent pas de vivre face aux crimes monstrueux des droits de l’homme qu’ils ont commis et continuent de commettre contre nos prisonniers. »

La peine de mort n’est pas appliquée actuellement en Russie – mais le confident de Poutine et ancien président Dmitri Medvedev (56 ans) a introduit la réintroduction en mars.

La défense n’a pas été vaine


La vice-ministre ukrainienne de la Défense, Hanna Maljar, a rendu hommage au combat des soldats dans une publication sur Facebook. Il n’y avait pas un mot sur « l’abandon ». « Grâce aux défenseurs de Marioupol, nous avons eu un temps extrêmement important pour former des réserves, redéployer des forces et recevoir l’aide de nos partenaires », a-t-elle écrit.

Toutes les tâches pour défendre Marioupol ont été accomplies. Il n’était pas possible de libérer Azovstal, a-t-elle souligné. La chose la plus importante maintenant est de protéger la vie des défenseurs de Marioupol.




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