Quand j’arrive avec mes fils, ma femme est déjà là, on la voit par la fenêtre. Le restaurant est par ailleurs vide. Notre table sera la seule où l’on s’assoira toute la soirée. Nous sommes lundi et nous sommes assis chez « les Chinois ».
Choix du plus jeune fils. C’est son anniversaire et il n’a pas vraiment envie d’une fête en famille et/ou entre amis. Mais lui et son frère sont toujours partants pour un dîner.
Nous nous asseyons près de la fenêtre. Le restaurant est à un carrefour avec des feux tricolores et parfois nous regardons dehors les automobilistes, les cyclistes et les scooters et parfois ils se retournent vers nous, une famille attablée dans une salle à manger vide aux lumières tamisées.
Le restaurant chinois, en fait sino-indien, est un phénomène sous-estimé. J’entends rarement quelqu’un en parler, il s’agit toujours de nourriture de ceci et de tendance de cela, alors que « les Chinois » sont depuis des décennies synonymes d’exotisme, de bon marché et d’un menu avec des centaines de plats qui sont rapidement sur la table. Et la nourriture est particulièrement délicieuse.
La qualité semble également stable. Un bol de riz frit a exactement le même goût que dans les années 1970, lorsque le « chinois » et « l’italien » étaient les seules options pour ceux qui voulaient autre chose que des pommes de terre, de la viande et des légumes pour quelques centimes. Et il n’en reste pas moins que partout où l’on habite aux Pays-Bas, un restaurant chinois n’est jamais loin.
Nous dégustons les plats de chacun, mangeons avec délectation et, bien sûr, avec trop. Parce que, comme toujours chez les Chinois, il y en a trop. Il me semble que personne n’a de place pour le dessert, mais je me trompe.
Même si pour cela nous devons remonter dans la voiture, car lorsque ma femme demande ce que les hommes veulent comme dessert, ils répondent en même temps : « McFlurry ».