Il est révolu le temps où le statut des Chainsmokers était celui de gens qui avaient des problèmes avec Lady Gaga. Même si “Memories… Do Not Open” nous paraît encore horrible, on ne peut nier le succès que le duo a connu à cette époque. Même les deux albums qui l’ont précédé leur ont donné des succès, même si de manière plus modeste. “Modesta”, bien sûr, seulement si l’on compare les 600 millions de vues de “Takeaway” avec plus d’un milliard de “Paris” et “Don’t Let Me Down”, ou plus de deux milliards de “Closer”. et “Quelque chose comme ça”. Mais « So Far So Good », l’album qu’ils ont sorti l’année dernière, n’est pas proche de ces chiffres ni des « modestes ».
Un an après sa sortie, aucune chanson de cet album ne figure dans son top 10 Spotify. Ni le sien passage frappant du podcast Appelle-la papa pour parler des plans à trois qu’ils ont eu, même pas la (absurde) polémique Grâce à leur photo-bromance, ils semblent avoir augmenté les chiffres et, peut-être pour y mettre un terme, Alex Pall et Drew Taggart ont publié un nouvel EP, ‘Summertime Friends’, qui compile en fait plusieurs singles qu’ils ont sortis cette année. année, tant la leur que celle d’autres artistes et à laquelle ils ont collaboré.
L’EP semble inspiré de la chanson du même nom, l’un de ses derniers singles, qui parle à son tour de la relation actuelle de Drew avec Marianne Fonseca. C’est lui-même qui assure la voix sur la seule chanson sans figurer en vedette sur cette œuvre, qui est peut-être aussi la meilleure. Ce n’est rien que nous n’ayons jamais entendu auparavant, mais c’est mignon et transmet très bien à la fois la joie et l’affection des deux, ainsi que l’énergie de la pochette, qui met un peu ça en scène mais avec Alex. Pas homo.
Le reste de l’EP est un peu décousu, comme s’ils n’avaient pas pris la peine de lui donner une entité au-delà de cette collection de singles. Cela n’aide pas que le seul inédit, “Think of Us” avec Gracey, soit un peu à côté de Charli XCX. Et c’est là un autre problème de cet album : en n’ayant pas de cachet bien précis au-delà des trucs de ‘Closer’ qu’ils recyclent depuis des années (ici aussi bien sûr), les Chainsmokers sautent entre les styles et les voix, semblant toujours être à la recherche d’une « chanson qui ressemble à », comme lorsque dans les présélections de l’Eurovision (avec « OT » mais aussi avec le Benidorm Fest) on identifie les tubes du passé. C’est amusant d’aller les chercher, oui.
Ainsi, ‘Up & Down’ avec 347aidan commence par faire penser à ‘Without You’ de David Guetta avec Usher, puis c’est comme mélanger Sum41 et YUNGBLUD ; ‘Jungle’ avec Alok et Mae Stephens, c’est comme si l’on demandait à une IA de produire une version de ‘Locked out of Heaven’ chanté par Sia en eurodance ; « Mode d’autodestruction » avec Bludnyph regarde Billie Eilish cette fois ; « My Bad » avec Shenseea veut être une chanson « Motion » ; ‘See You Again’ avec ILLENIUM et Carlie Hanson, c’est un peu comme ‘Celular’ : ils recourent une fois de plus à l’EDM typique qui apparaîtrait en arrière-plan d’un tutoriel informatique YouTube (même si celui-ci a son charme avec la touche latine de Maluma et Nicki Jam). Ce n’est pas qu’écouter cet EP soit une torture et, en fait, des chansons comme « Jungle » ne vous dérangent pas en fond sonore, mais c’est un peu ce qu’on entendrait si on regardait des vêtements dans un magasin. Inoffensif, sans grande personnalité et assez inférieur aux autres propositions EDM (sans parler des autres propositions électroniques).