Les célébrations de la fête patronale de San Vito sont ferventes à Polignano a Mare et le maréchal Gino Clemente ne pense qu’à sa parmigiana nocturne. Dommage qu’à la fête quelque chose se passe mal …


LA célébrations pour la fête patronale de San Vito bat son plein à Polignano a Mare et le maréchal Gino Clemente, qui vient d’être transféré dans son pays d’origine, ne pense qu’à la retraite. L’attendre à la place, c’est sa première véritable enquête sur la vie qu’il fera sans trop d’envie et le pays suivra comme si c’était le jaune de l’été. Tout commence par l’invitation de Matilda, l’ancienne Mme Scagliusi, pour l’apéritif en l’honneur de l’anniversaire de sa petite-fille Gaia, invitation déclinée par sa femme Felicetta qui préfère rester à la maison avec une amie et par le même mari. Clemente convaincu qu’il n’y a rien de plus beau que de célébrer San Vito avec une parmigiana nocturne. Dommage que quelque chose se passe mal à la fête.

Les femmes ont toujours raison de Luca Bianchini, Mondadori pp. 240, 18,50 €.

A côté du maréchal, la famille élargie des Scagliusi est de retour pour se compléter dans Les épouses ont toujours raisonle nouveau roman du turinois Luca Bianchini : de Ninella à Don Mimì, des délices péruviens d’Adoración, la nounou bricoleuse de la famille, à tous les autres protagonistes de moi qui n’aime que toi. Et le retour de Bianchini dans la ville bien-aimée des Pouilles est scellé par un beau titre-manifeste.

Un hommage plein d’esprit au monde féminin ?
Oui, et depuis que je suis démodé je n’aurais jamais remplacé « épouses » par « femmes ». Pourtant, c’est vrai qu’il faut être d’accord avec sa femme même si elle n’a pas raison, c’est une sorte de galanterie. Ou du moins : dans le sud il faut le lui donner, dans le nord c’est recommandé. Dans les Pouilles, c’est donc elle qui détient le vrai pouvoir du couple.

Au fait, l’ont-ils adopté par hasard à Polignano ?
Oui, c’est arrivé après la présentation d’un livre se déroulant à Venise, nous sommes allés dîner et j’ai rencontré des gens qui m’ont ensuite également invité à un mariage de parents que je ne connaissais pas. J’ai pris l’avion et je suis parti. J’ai donné un bon pour des livres à dépenser, je pense que j’ai fait une gaffe. J’aime les Pouilles, ils voient toujours grand comme moi, ils aiment les défis, ils savent rire et partager. J’aime cette terre et ne pas y être né m’aide à raconter les beautés qui sont tenues pour acquises pour elles.

Luca Bianchini né le 11 février 1970 à Turin.  Auteur de nombreux romans, il est également l'une des voix de Mangiafuoco sur RaiRadio 1.

Luca Bianchini né le 11 février 1970 à Turin. Auteur de nombreux romans, il est également l’une des voix de Mangiafuoco sur RaiRadio 1. Photo : Claudio Sforza

Le vent du nord-est, le ciel bleu profond, les vagues, l’aubergine parmesan : cette comédie est aussi son premier polar.
Oui, cela dans un nouveau genre était le seul voyage que je pouvais faire de chez moi pendant la pandémie. Je me suis excité. J’ai commencé à tout lire sur Agatha Christie et ne voulant pas parler de contemporanéité, j’en ai fait une vertu de nécessité.

Gino Clemente aime son labrador, le maillot de corps, le karaoké mais aussi sa femme Felicetta : vive le mariage, en substance.
Fermer les yeux, pardonner, éviter la confrontation et rechercher le compromis : tout cela est payant à long terme. Nous sommes convaincus que nous venons en premier et que nous pouvons tout nous permettre. En réalité, l’amour se transforme et le mariage gagne si on s’accepte même quand on se trompe.

Allez pour la raison aux épouses, mais la dédicace est pour votre père : a-t-il parfois raison aussi ?
Je dirais même presque toujours !

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