Les Canadiens réalisent des gains territoriaux, mais la bataille est loin d’être terminée


10 octobre 1944. Les troupes canadiennes remportent quelques succès à Hoogerheide. Ils prennent le contrôle de l’intersection stratégique nommée Oshawa et peuvent arrêter tout trafic ennemi sur le Zeeuwseweg. Mais les belligérants sont proches de l’épuisement.

À l’automne 1944, la majeure partie du Brabant est libérée. Il y a eu de nombreuses victimes et d’importants dégâts. Sur Omroep Brabant, vous pouvez lire chaque jour ce qui s’est passé il y a exactement quatre-vingts ans.

Ce n’est pas un instant calme dans les villages du Brabant Wal. Hoogerheide vit encore une nuit agitée et pleine de haute tension. Des bombardements incessants avec des mortiers et des parachutistes allemands qui tentent de se faufiler entre les lignes. Les lignes de front continuent d’avancer. Les soldats se réfugient dans les ruines, à la recherche de l’ennemi.

Dormir
Dans les maisons situées le long de l’Antwerpsestraatweg, Canadiens et Allemands dorment parfois sous le même toit lorsqu’ils sont trop épuisés pour continuer le combat. Un commandant de Hoogerheide écrit au commandant en chef Von Rundstedt : « Verbitterte Häuserkämpfe um Hoogerheide ».

Au petit matin, les combats reprennent. Les Calgary Highlanders tentent une nouvelle attaque via la Raadhuisstraat. Ils avancent avec les chars de l’unité Fort Garry Horse.

Fait partie de l'emblème des Calgary Highlanders (photo : site Web de l'unité)
Fait partie de l’emblème des Calgary Highlanders (photo : site Web de l’unité)

Cette force supérieure est trop forte pour les Allemands et ils s’y replient. Les libérateurs atteignent l’Antwerpsestraatweg (Scheldeweg), qui mène au stratégique Zeeuwseweg. Mais ils subissent ensuite le feu nourri des canons allemands qui peuvent couvrir toute la route principale depuis Korteven. La traversée vers Woensdrecht n’est pas une option.

Dévastation
Hoogerheide a été évacuée, presque tout le monde est parti. C’est une bonne chose car c’est invivable dans la région. Au moins 400 maisons ont été détruites et 235 autres endommagées par les bombardements.

La souffrance humaine est grande. Aujourd’hui encore, des dizaines de personnes ont été tuées et blessées des deux côtés. L’un des soldats figurant sur cette liste croissante de « victimes » est le major canadien Robert Slater. Dans la Duinstraat, il est touché par un obus de mortier. Slater est blessé et capturé. Ses camarades signalent sa disparition.

Manquant
Ils ne le reverront plus jamais. Slater est retrouvé par des soldats allemands et emmené à l’hôpital de campagne Seppe à Bosschenhoofd. Il y est décédé plus d’une semaine plus tard des suites de ses blessures. Ils l’y enterrent temporairement.

Le major laisse derrière lui son épouse Barbara, qu’il vient d’épouser. Et un fils, Norm. Je viens de naître. Il n’a jamais pu le voir.

Barbara et Robert à leur mariage (photo : archives)
Barbara et Robert à leur mariage (photo : archives)

La tombe du major Slater à Bergen op Zoom avec probablement un âge erroné (photo : Willem-Jan Joachems)
La tombe du major Slater à Bergen op Zoom avec probablement un âge erroné (photo : Willem-Jan Joachems)

L’infanterie et les chars doivent faire leur travail à Hoogerheide. Il n’y a actuellement aucun soutien aérien sur le Brabantse Wal. L’attention des Alliés se concentre actuellement sur la Flandre-Zélande. L’opération Switchback y bat son plein avec pour objectif de dégager la rive sud de l’Escaut occidental, près de Breskens. Il y a encore des milliers de soldats allemands sur place et ils représentent un danger.

Combats dans les polders
Alors que les combats battent leur plein à Hoogerheide, le Royal Regiment of Canada a franchi la frontière provinciale avec la Zélande. Ils ont avancé « à l’extérieur », c’est-à-dire hors des villages : par-dessus les digues, à travers les polders inondés à l’ouest de Woensdrecht, jusqu’à la voie ferrée avec le Zeeuwseweg stratégique derrière elle.

Ils parviennent à enrouler une à une les poches de résistance allemandes. Ils capturent plus de 100 Allemands.

Loin sous le feu
Aujourd’hui, les « Royals » atteignent la digue de la ligne ferroviaire Vlissingen – Bergen op Zoom : les Canadiens d’un côté, les Allemands de l’autre. Il est encore plus alarmant pour les Allemands que les Canadiens se soient désormais également rapprochés du Zeeuwseweg. La seule route de campagne entre la Zélande et le Brabant.

Cette route se trouve au nord de la voie ferrée et à portée des canons et des mortiers canadiens. Les Allemands n’ont d’autre choix que d’arrêter la circulation sur la route principale.

Mais conquérir le Zeeuwseweg n’est pas encore une option. La résistance allemande est trop grande. Un danger est la colline de Woensdrecht. Les observateurs allemands sont assis au sommet et peuvent voir clairement ce que font les Canadiens dans le paysage des polders ouverts et peuvent tirer sur eux.

Omroep Brabant revient longuement sur quatre-vingts années de liberté. Consultez notre page thématique Brabant Bevrijd pour tous les articles et émissions.



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