Les avocats des 9 suspects physiquement présents ont menacé lundi de boycotter le procès s’il se poursuivait avec les cellules vitrées dans lesquelles ils devaient siéger. Selon eux, il s’agit d’une forme de « torture » et constitue une violation de plusieurs articles de la Convention européenne des droits de l’homme.

« La comparaison avec une salle d’audience à Moscou ne tient pas », Laurence Massart écarte l’une des objections. « Lors de l’audience préliminaire, le tribunal a constaté que l’ouverture au fond du box permettait aux suspects de consulter leurs avocats, mais aussi que ces conversations étaient audibles pour les personnes qui les entouraient, y compris les magistrats. »

Le juge s’oppose principalement à la manière dont les suspects sont assis dans une « bulle » de verre insonorisé. « Une mesure exagérée », a-t-elle déclaré. « Le parquet fédéral n’en démontre pas la nécessité. De cette façon, le suspect ne peut pas participer à son procès. Une consultation discrète entre l’avocat et le suspect n’est pas possible. Les personnes qui les entourent peuvent entendre les conversations. Le système actuel est inédit dans les cours d’assises.

Le juge voit également une objection dans le fait que la construction se compose de trois grands compartiments et de six plus petits, ce qui fait que les suspects participent au procès de manière inégale. « En tout état de cause, les boîtes constituent une violation de l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme », a conclu Massart. « Cet article nous garantit un certain nombre de libertés fondamentales, comme le droit à un procès équitable. Le tribunal estime donc qu’un démantèlement doit être effectué.

Selon des sources au sein du parquet fédéral, la construction en verre a coûté 250 000 euros. Massart semble viser un ajustement technique au sens du processus de terreur à Paris. « Le tribunal n’est au courant d’aucun incident qui s’y soit produit », a déclaré Massart. « Il n’y avait pas de bagarre entre les suspects à l’époque. »

Le juge Massart a également souligné que la salle d’audience actuelle est située dans l’ancienne salle de réunion de l’OTAN. « La salle est située dans un bunker sans fenêtre dans un domaine déjà fortement gardé », a-t-elle déclaré. « Un box supplémentaire pour chacun des suspects paraît excessif au tribunal. En cas de bagarre ou d’éventuelle tentative d’évasion, il n’y a aucune raison de douter du professionnalisme des forces de police présentes. Dans notre système, le principe d’un procès équitable, avec la présomption d’innocence de chaque suspect, doit être respecté.

Laurence Massart a ordonné la démolition de la structure « avant le 10 octobre 2022 », il est en effet prévu que le processus se poursuive ce jour-là avec la sélection du jury, selon son calendrier actuel.



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