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BHP a annoncé son bénéfice annuel le plus faible depuis trois ans, la première société minière mondiale en termes de capitalisation boursière ayant averti que ses perspectives dépendaient des efforts de la Chine pour relancer son secteur immobilier et de la sévérité des réductions de la production d’acier par Pékin.
Le groupe australien, qui dépend fortement de la demande chinoise d’acier fabriqué à partir de son minerai de fer dans le secteur de la construction, a déclaré que ses bénéfices sous-jacents pour son exercice clos fin juin étaient de 13,4 milliards de dollars, en baisse de 37 pour cent par rapport aux 21,3 milliards de dollars enregistrés un an plus tôt. BHP a réduit son dividende de près de moitié, à 1,70 dollar, contre 3,25 dollars l’année précédente.
La Chine, la deuxième économie mondiale, a du mal à retrouver son élan alors qu’elle est aux prises avec un ralentissement du secteur immobilier, un chômage élevé chez les jeunes et une déflation. Sa croissance terne assombrit les perspectives des grands groupes miniers, qui avaient enregistré des bénéfices record ces dernières années, aidés par la flambée des prix des matières premières. BHP a déclaré que la baisse des prix des principales matières premières et l’effet de l’inflation, en particulier sur les prix de la main-d’œuvre, du diesel et de l’électricité, exerçaient désormais une pression sur les bénéfices.
« La demande de matières premières est restée relativement robuste en Chine et en Inde, même si les économies des pays développés ont considérablement ralenti », a déclaré le directeur général Mike Henry, ajoutant « à court terme, la trajectoire de la Chine dépend de l’efficacité des récentes mesures politiques ».
BHP a déclaré qu’il existait deux incertitudes majeures quant à ses perspectives concernant le minerai de fer, sa principale source de bénéfices.
« La première est l’efficacité avec laquelle la politique de relance de la Chine est mise en œuvre, notamment en ce qui concerne l’immobilier », a déclaré BHP dans sa présentation. « La seconde concerne l’ampleur, le calendrier et la gravité de toute réduction obligatoire de la production d’acier. » Dans le passé, la Chine a introduit des restrictions dans la production d’acier dans le but de réduire l’offre excédentaire.
Henry a déclaré lors d’un appel aux médias que la demande de la Chine restait néanmoins « raisonnablement saine », alors que des secteurs tels que la construction automobile et les technologies vertes prospéraient. Il a déclaré que l’effet des mesures de relance du gouvernement chinois sur le marché immobilier stimulerait la demande de minerai de fer à la fin de 2023 et jusqu’en 2024, en cas de succès.
Les analystes de la banque australienne CBA prédisent que le prix du minerai de fer continuera de baisser par rapport à son dernier sommet de mars, car la détérioration des perspectives immobilières chinoises pèse sur le produit et les mesures de relance mettent du temps à renforcer la confiance des consommateurs.
L’Inde reste un point positif pour la demande mondiale. Les projets du gouvernement visant à augmenter sa production d’acier sont une aubaine pour la demande de charbon à coke de l’entreprise australienne, qui alimente les hauts fourneaux.
« Nous prévoyons une croissance soutenue en Inde, avec une forte activité de construction qui soutiendra l’expansion de la capacité de production d’acier », a déclaré Henry.
BHP est la dernière société minière à réduire son dividende, même si ce versement reste le troisième plus important de son histoire.
Les analystes de la banque RBC ont déclaré que l’augmentation des prévisions de dépenses en capital de BHP pour l’année en cours, à 10 milliards de dollars, était « beaucoup plus élevée » que prévu.
Henry a déclaré que l’augmentation par rapport à 7,1 milliards de dollars en 2022-2023 reflétait la stratégie de l’entreprise consistant à « investir dans la croissance » via la potasse et le cuivre – stimulée par son rachat d’Oz Minerals cette année – afin de générer plus de liquidités.