La Réserve fédérale américaine a relevé son taux directeur de 0,25 à 5% mercredi soir. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2007. La Fed poursuit sa hausse des taux, malgré les turbulences dans le secteur bancaire à la suite de deux faillites au début du mois. La semaine dernière, la Banque centrale européenne (BCE) a également relevé ses taux d’intérêt malgré les troubles bancaires.
Au cours des dernières semaines, des experts aux États-Unis, comme en Europe, ont émis quelques doutes sur l’opportunité de relever les taux d’intérêt à la banque centrale. Avec une telle hausse des taux d’intérêt, les banques centrales tentent de lutter contre l’inflation. À un taux d’intérêt plus élevé, emprunter de l’argent devient plus cher et dépenser est donc moins intéressant. Cela ralentit l’inflation.
Mais ces dernières semaines, le secteur bancaire aux États-Unis et en Europe est devenu très instable quant aux conséquences de ces taux d’intérêt plus élevés. Plus tôt ce mois-ci, deux autres banques régionales américaines ont fait faillite, en partie à cause de la hausse des taux d’intérêt. Il s’agissait de la Silicon Valley Bank et de la Signature Bank. Et la Fed, ainsi que 11 grandes banques, sont intervenues pour empêcher la faillite de la Banque régionale de la Première République.
Les banques en faillite ont prêté beaucoup d’argent aux entreprises technologiques de la Silicon Valley. Les entreprises technologiques en particulier sont aux prises avec les taux d’intérêt plus élevés, ce qui entraîne de nombreuses séries de licenciements dans ce secteur. Ces banques ont rencontré des problèmes lorsque des clients ont tenté de retirer des fonds en masse après avoir douté de la sécurité de leur argent.
La BCE a également relevé ses taux d’intérêt malgré les troubles bancaires
La semaine dernière, la BCE a décidé de relever les taux d’intérêt de 2,5% à 3%. Cela a été en partie possible car en Suisse, la banque Credit Suisse, en proie à des scandales et des problèmes financiers, a été secourue via un prêt de la banque centrale suisse. Le sauvetage a calmé les cours des actions des banques européennes, qui étaient sous la pression des problèmes en Suisse et aux États-Unis. Quelques jours plus tard, une prise de contrôle du Credit Suisse par son concurrent UBS était convenue.
La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a annoncé mercredi son intention de poursuivre les hausses de taux pour ramener l’inflation en Europe aux 2 % souhaités.
Une hausse des taux d’intérêt est également attendue au Royaume-Uni jeudi. L’inflation y a de nouveau fortement augmenté en février pour atteindre 10,4%, bien plus que prévu.