Les agriculteurs craignent que la politique européenne ne favorise la fast fashion au détriment des fibres naturelles


Une coalition mondiale d’agriculteurs a tiré la sonnette d’alarme suite à l’approbation par le Conseil européen de la méthodologie de l’empreinte environnementale du produit pour étayer la proposition de directive sur les allégations vertes. Elle soutient que cela favorise injustement les fibres synthétiques et met en danger leurs moyens de subsistance.

Dans une lettre obtenue par FashionUnited, le groupe affirme que le système PEF « n’est pas adapté à l’évaluation des performances environnementales des produits agricoles » et permettra un « greenwashing par les marques de fast fashion » qui s’appuient sur des produits bon marché à base de combustibles fossiles et utilisent les matériaux obtenus.

« Si l’UE introduit des politiques favorisant les fibres synthétiques utilisées par l’industrie de la mode rapide, la lutte pour les agriculteurs deviendra encore plus dure », indique la lettre, avertissant qu’ils « n’auront peut-être pas d’autre choix que d’abandonner leurs pratiques agricoles ».

Les agriculteurs se décrivent comme des « gardiens de la terre » à travers les générations et affirment que leurs pratiques durables, telles que la promotion de la biodiversité et de la santé des sols, ne sont pas prises en compte par les critères du PEF. Ils affirment que le « coût prohibitif » de l’adhésion avec droit de vote au secrétariat technique du PEF exclut la représentation des agriculteurs au profit de « grandes marques disposant de ressources financières suffisantes ».

Cette plainte intervient alors que le Conseil doit arrêter sa position sur la directive sur les allégations vertes le 17 juin, quelques jours seulement après que l’UE s’est engagée à « démoder la fast fashion » et à soutenir les agriculteurs qui sont aux prises avec les défis croissants du changement climatique.

« Si le Conseil européen acceptait l’approche générale visant à inclure la méthode PEF… la directive sur les allégations vertes accélérerait la croissance de la fast fashion et mettrait en danger les moyens de subsistance des agriculteurs », prévient la lettre, appelant à une révision du cadre actuel pour garantir qu’il « reflète véritablement l’impact des fibres naturelles. »

Cette question met en évidence les tensions entre les objectifs environnementaux et économiques de l’UE lorsqu’elle réglemente les allégations de durabilité. Cela peut conduire à opposer les intérêts de puissants fournisseurs de vêtements à ceux du secteur agricole.

Cet article traduit a déjà été publié sur FashionUnited.uk.



ttn-fr-12