Les adieux incroyablement émouvants de Béla Réthy


Par Malte Achille

ZDF débranche en fait Béla Réthy et envoie la légende de la télé en pension de journaliste.

Avant la demi-finale du Maroc contre la France, la dernière de près de 400 matchs en direct, le garçon d’anniversaire (qui a eu 66 ans mercredi) souhaite « cinq à six buts et que le match soit terminé après 90 minutes pour que nous puissions avoir une bonne tasse de thé à la menthe ». Au moins ce dernier fonctionne!

On entend mieux avec le second – du moins quand Réthy était au micro.

Lorsqu’il parle des frères Hernández, le co-commentaire Sandro Wagner lui demande : « As-tu aussi quelqu’un qui peut te remplacer ? » Réponse sèche de Béla : « Non, je suis enfant unique. » Dommage.

Wagner lui dira plus tard :  » Toi aussi tu es champion du monde, non ?  » Réthy cool ; « Pas encore… »

Béla Réthy (à gauche) avec le co-commentateur Sandro Wagner (à droite) commente la demi-finale de la Coupe du monde entre la France et le Maroc Photo: ZDF

Il jongle aussi avec les mots pour dire au revoir comme Messi avec le ballon.Réthy parle six langues (allemand, anglais, français, portugais, hongrois, espagnol) – et celles du foot !

Exemple : Quand El Yamiq frappe au-dessus de la tête juste avant la pause, il s’exclame stupéfait : « Un défenseur central ! Un défenseur central !

Ou juste avant la fin quand les Marocains ont leur chance : « Les Français ont déjà décroché, ils pensent déjà à Messi. »

Et même s’il dérape, personne ne s’y trompe : « Voilà l’homme nouveau. Il n’est pas nouveau, juste un nouveau remplaçant. »

Après le coup de sifflet final (Réthy : « C’est fini, c’est fini. ») Wagner reprend la parole : « Tu as tout vécu, tu es toujours resté fidèle à toi-même et tu ne te prends pas trop au sérieux. Nous, les jeunes, pouvons apprendre beaucoup de vous et de votre génération. Merci, modèle ! Merci, légende, cher Béla.

Enfin, la plus belle voix du football de la république se tourne vers les millions de téléspectateurs.

Réthy : « Après 40 ans de journalisme, dont dix championnats du monde dont huit en tant que reporter, il y a un changement dans le puits ce soir. Nous avons eu beaucoup, beaucoup de spectateurs aux tournois, y compris ceux qui ne regardaient qu’à de telles occasions. J’ai essayé de soutenir tout le monde et d’une manière ou d’une autre d’emmener tout le monde avec moi. Je suis content si ça vous a plu. Et désolé pour ceux que je n’ai pas pu joindre. Ce n’est pas toujours facile non plus. En tout cas, chers téléspectateurs, ce fut un grand, grand honneur pour moi. Au revoir et au revoir ! »

Un parcours à travers la carrière de Réthy chez ZDF

Un parcours à travers la carrière de Réthy chez ZDF
Photo: ZDF

Amusant : Au lieu de montrer la légende de la télévision en tant que commentateur avec ses derniers mots, vous voyez les Marocains vaincus se faufiler sur la place.

Plus tard, le présentateur de ZDF Jochen Breyer est de nouveau passé du studio à Réthy au Qatar, montrant un film « Best of Béla » de 40 ans.

Réthy :  » Génial ! Je suis à court de mots. J’ai aussi un film en cours d’exécution – au ralenti.

Un adieu émouvant. Réthy, autrement cool, retient ses larmes.

Et puis c’est amusant !

L’expert ZDF Christoph Kramer a également quelques mots chaleureux : « Si j’étais une femme, je voudrais un enfant de lui. En tant qu’homme, je dois dire : j’aime un peu Béla Réthy. 1000 mercis pour beaucoup de chair de poule.”

Plus n’est pas possible ? Encore! Per Mertesacker acquiesce : « Il n’y a qu’un seul Béla Réthy ! » Tout le studio chante, sous une standing ovation.

Puis un thé à la menthe !



ttn-fr-27