L’épée et la gymnastique, comme c’est merveilleux ! Nos femmes savent travailler en équipe


De l’or à l’épée et une médaille d’argent historique en gymnastique lors d’une journée inoubliable. Fiamingo et Paltrinieri forment un duo podium

par notre correspondant Giorgio Specchia

31 juillet – 00h04 – PARIS

Frappes d’épée et baguettes magiques. Les Bleus parisiens entrent au tableau des médailles olympiques avec les coups et la magie de deux splendides groupes de filles. L’épée est même d’or dans le chaos du Grand Palais pour les Français. Les Fées de la gymnastique artistique ont décroché une deuxième place historique au Palais des Sports de Bercy où 15 000 personnes ont été enchantées par Simone Biles, or avec les Etats-Unis, et émerveillées par la détermination de nos héroïnes. Paris est aussi doux pour Gregorio Paltrinieri, qui décroche le bronze au 800 m à la piscine de Nanterre quelques minutes avant l’apothéose de l’escrime italienne et sa compagne Rossella Fiamingo. Ils ne pouvaient pas s’embrasser immédiatement : cela aurait été une photo emblématique du sport italien comme celle de Gimbo Tamberi et Marcell Jacobs le 1er août 2021 sur la piste de Tokyo, médaillés d’or olympiques au saut en hauteur et au 100 mètres, 13 minutes. séparés les uns des autres.

Hier, c’était au tour de Greg et Rossella, unis dans la joie presque simultanée de leurs troisièmes Jeux olympiques en tant que médaillés. Paltrinieri après Rio 2016 (or au 1500 m) et Tokyo 2021 (argent au 800 m et bronze au 10 km). Fiamingo après l’argent en 2016 en individuel et le bronze en 2021 par équipe. Paris nous a aussi raconté cette histoire au quatrième jour d’un JO qui grandit de jour en jour en attendant la reine de l’athlétisme.

Le sabre l’a emporté dans la minute supplémentaire et cette fois le dernier coup s’est terminé dans la plus grande joie. Notre gymnastique artistique a en revanche réalisé un exploit dont on se souviendra à jamais car Alice D’Amato, Manila Esposito, Giorgia Villa, Elisa Iorio et Angela Andreoli ont remporté, avec toute la volonté qu’elles ont pu y mettre, la médaille olympique dans la compétition par équipes féminines : nous manquions depuis la médaille d’argent remportée à Amsterdam 1928 par 12 filles de Pavie. Asia D’Amato, la jumelle d’Alice, qui s’est déchirée en mai le ligament croisé du genou gauche lors des Championnats d’Europe de Rimini, ne montera pas sur le podium olympique, mais fait partie des Fées d’Argent. À partir de ce moment, toutes les filles ont gagné pour elle aussi. Et ils ont immédiatement commencé à le faire avec l’or continental. Jusqu’à Paris, jusqu’à l’exercice au sol d’Angela Andreoli qui hier, avec l’insouciance de ses 18 ans, n’a ressenti aucune pression et a clôturé nos rotations en nous apportant la médaille que nous attendions depuis 96 ans. Et cette argent est évidemment aussi pour Vanessa Ferrari qui a subi il y a trois ans à Tokyo les moqueries de la quatrième place de l’équipe, puis rachetée par l’argent à l’exercice au sol. Elle voulait ses cinquièmes Jeux olympiques mais a dû céder aux blessures et elle a remporté cette médaille d’argent en tant que supporter, poussant les filles hors des tribunes. Car jamais auparavant le facteur environnemental n’a eu autant d’importance que lors de ces Jeux olympiques.

Les filles d’épée le savent bien puisque lors de la finale contre la France elles ont dû combattre dans un climat hostile, un événement rare en escrime. Rossella Fiamingo, Alberta Santuccio, Giulia Rizzi et Mara Navarria ont battu leurs rivales et les françaises huit mille dans un Grand Palais qui tremblait à chaque instant. Les médailles en épée (or), Fate (argent) et Greg (bronze), une pour chaque couleur, ont marqué le quatrième jour de Jeux olympiques qui en sont désormais au quart de leur parcours. C’est impressionnant le nombre de personnes présentes sur les terrains de course. Les 8,7 millions de billets vendus, soit plus que les 8,3 du précédent record d’Atlanta 1996, ont visiblement rempli les stades et les arènes toujours brûlants dès les premiers tours.

Au milieu de cette fête sportive populaire, l’Italie est crainte et respectée. Et cela le sera encore plus après le message envoyé au monde grâce aux exploits des filles en escrime et en gymnastique.

Nous voyageons à un rythme de croisière légèrement inférieur à celui de 2021 : on compte pour l’instant 11 podiums à Paris, soit un de moins que lors des 4 premiers jours de Tokyo. Mais cette fois, il y a encore deux médailles d’or et l’objectif affiché, dépasser les 40 médailles du Japon, reste largement à sa portée. Car rien n’est impossible pour cette Italie qui sait manier aussi bien l’épée que la baguette magique.





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