L’éducatrice licenciée Mippie et Moppie à propos de la gérante : « Pas nous, mais elle ne devrait plus jamais travailler avec des enfants »


Charlotte Detiège (28 ans) est l’une des cinq éducatrices de la crèche Mippie en Moppie 1 à Keerbergen qui ont été sommairement licenciées par lettre pour « actes inacceptables envers les bébés et les enfants ». Paroles de la gérante Myriam Broeckx, qui mène elle-même une enquête. Pour Charlotte, le temps du silence est révolu, elle veut raconter sa version de l’histoire.

Evert-Wouters

Que cinq filles saignent : Myriam Broeckx aurait confié ces propos à l’une des éducatrices, la semaine dernière. Ainsi, la nouvelle du licenciement de cinq éducateurs n’était pas complètement inattendue, bien qu’on ne sache pas depuis longtemps de quels cinq il s’agirait.

Charlotte, qui travaillait depuis huit ans dans le désormais suspendu ‘Mippie en Moppie 1’, est l’une des cinq. Durs étaient les mots qu’elle lisait dans sa lettre de démission. Par exemple, elle aurait « commis des actes contraires aux normes et valeurs d’une garde d’enfants de qualité ». Ce qui est d’autant plus frappant, compte tenu des actes de tape-tie d’un bébé qui ont eu lieu dans Mippie et Moppie 2. « Et donc on nous blâme, alors que rien de tel ne nous est jamais arrivé. Ma propre fille est restée ici… Je ne permettrais jamais une telle chose.

Il y a déjà un soutien des parents d’enfants qui ont été pris en charge à Mippie et Moppie 1. Après l’arrivée des lettres de démission lundi, beaucoup d’entre eux sont allés à la presse avec dégoût. « Lorsque la nouvelle de la bande dans Mippie et Moppie 2 est sortie, nous avons été appelés par un surveillant pour nous apaiser », raconte Eveline Mets (30 ans), qui a confié ses deux enfants à Charlotte et à l’équipe.

« Mais je n’ai jamais perdu confiance en Mippie et Moppie 1. Les filles qui ont si bien pris soin de mes enfants pendant des années sont tout simplement traînées dans la boue. Et leur droit à une prestation est supprimé (en raison du licenciement pour motif impérieux, ndlr)! Je ne peux pas laisser passer la façon dont Myriam Broeckx joue ça. »

Mippie et Moppie 1 à Keerbergen.Image Vertommen

L’incident au cours duquel un tout-petit a été scotché à un lit au moins une fois dans Mippie en Moppie 2 a été signalé à la Growing Up Agency par certains des collègues directs de Charlotte. « Ils ont témoigné contre Myriam, avec la charge de la preuve. Et nous n’avons pas été remerciés pour ça », raconte Charlotte.

Elle écarte immédiatement le fait qu’il s’agissait d’un acte ponctuel ou même d’un acte de vengeance d’un ex-employé mécontent. « Un jour, une de nos collègues a dû donner un coup de main à Mippie et Moppie 2. Elle est revenue en pleurant à cause de ce qu’elle avait vu là-bas. Selon Myriam, j’aurais dû lui dire que le collègue « n’était pas d’accord avec la politique », mais je ne pense pas. Et quand plus tard nous avons été interrogés par la police et dit ce que nous savions, nos noms sont également apparus dans ce rapport. Myriam a vu ça et je pense que c’est pour ça qu’on a reçu cette lettre. »

Broeckx aurait également fait pression sur au moins deux collègues pour qu’ils témoignent positivement dans l’enquête.

Dans la lettre de licenciement, un délai de préavis ou une prime de départ est exclu, en raison des « fautes graves » que les salariés auraient commises. Un coup financier, mais pas le coup le plus dur que Charlotte ait reçu. « Même si vous savez que vous n’avez rien fait de mal, vous commencez à douter de vous-même. Mais plus que ça : maintenant, tous les parents commencent à douter de moi… Même si nous n’allons pas nous arrêter là, le syndicat est déjà au courant.

L'éducatrice Charlotte Detiège et la mère Eveline Mets à propos de la garderie Mippie et Moppie à Keerbergen.  Image Vertommen

L’éducatrice Charlotte Detiège et la mère Eveline Mets à propos de la garderie Mippie et Moppie à Keerbergen.Image Vertommen

Faute d’un dossier motivé, les juristes doutent de la validité juridique des lettres de licenciement. Mais en plus, Charlotte et ses collègues attendent aussi des arriérés de salaire. Et ils ne sont pas les seuls à avoir encore une facture impayée.

« Les factures étaient établies en début de mois, raconte Eveline, mère. « Nous avons donc payé tout le mois de novembre, alors que la crèche a dû fermer la semaine dernière. Nous avons également dû verser une caution pour nos enfants. Au total, je l’estime à environ 650 euros, une somme que je crains d’avoir perdue à jamais, alors que je suis obligée de rester à la maison en attendant pour m’occuper de mes enfants. La semaine dernière, Myriam a dit qu’elle allait se renseigner, mais je n’ai plus eu de nouvelles depuis. Et elle peut déclarer faillite, ce qui nous fera siffler notre argent. Soit dit en passant, j’entends des parents dire que ces garanties ont été déposées dans différents comptes. Depuis un compte bloqué (comme d’habitude, ndlr) il n’y avait pas de doute.

« Qu’espérons-nous accomplir ? », demande Charlotte. « Que les parents récupèrent leur argent. Et que nous pouvons clore ce chapitre, tout en préservant notre réputation. Nous sommes entraînés dans un abîme, alors que nous ne pouvons pas être blâmés. Une chose est certaine pour moi : Myriam ne travaillera peut-être plus jamais avec des enfants.

Et Eveline n’a qu’une chose à ajouter : « Si Charlotte reprend le travail demain, je placerai immédiatement mes enfants chez elle. »

Nos rédacteurs ont contacté Myriam Broeckx pour une réponse, mais il n’y a pas eu de réponse.



ttn-fr-31