L’écrivain s’interroge : « Faut-il censurer ces images pour ne pas faire souffrir ? »


POURAu début de la guerre en Ukraine, Olena Zelensky, l’épouse du président ukrainien, partageait sur les réseaux sociaux des images d’enfants qui ne grandiront jamais. Un post qui a fait le tour du web. Et cela a été suivi d’un deuxième poste social, dédié aux enfants atteints de problèmes de santé liés au cancer contraints de quitter le pays pour se sauver et continuer le traitement. Et puis, encore une fois, les enfants blessés, en larmes ou qui n’ont pas survécu. Comme dans toutes les guerres, même les plus petites paient le prix fort en Ukraine. Il est également revenu sur le sujet Roberto Saviano avec un publication sociale dans lequel il explique pourquoi il est essentiel de publier et de partager certaines images.

Guerre en Ukraine, des enfants réfugiés jouent dans le métro de Kiev

Roberto Saviano et le poste avec un enfant blessé

« Un enfant regarde des dessins animés sur son smartphone. Combien de fois avez-vous vu cette scène chez vous ?« . Ainsi commence la publication Instagram de l’écrivain. Un post accompagné d’une photo d’un enfant grièvement blessé. Une image qui est un coup de poing dans le ventre. « Maintenant regardez le regard de cet enfant touché à l’abdomen, avec la vessie blessée, quelques éclats l’ont blessé à la tempe» poursuit Saviano.

Doit-on censurer ces images ?

Ukraine

L’attaque contre l’hôpital pour enfants de Mariupol (AP Photo / Evgeniy Maloletka, File)

Puis s’adressant à ses 979 000 followers, l’écrivain se demande s’il est juste ou non de diffuser certains clichés sur la guerre. « Doit-on censurer ces images pour ne pas faire souffrir ? Pour protéger la vie privée des blessés ?« . Puis sa réponse et son point de vue : « Je ne crois pas. Je suis convaincu qu’il faut le montrer, à travers l’objectif de ces courageux reporters, ce qui se passe ».

Protégez-vous de la propagande

Le but n’est pas seulement de montrer les atrocités de la guerre. « Diffuser et étudier le travail des reporters sur le terrain sert à se protéger de la propagande» coupe court Saviano. En effet, dès le début de l’attaque russe contre l’Ukraine, il était clair qu’il s’agirait d’une guerre menée sur plusieurs fronts, du terrain aux médias sociaux et à l’information. Créant souvent confusion et difficultés dans la gestion des sources, dans la distinction entre vraies nouvelles, fausses et propagande.

Les photos d’André Liohn

« Cette photo a été prise par André Liohn, l’un des photographes les plus talentueux qui soient », a conclu l’écrivain. Sur le profil Instagram du photographe, de nombreuses photos montrent ce qui se passe dans le pays : la fuite des mères et des enfants, les villes rasées, les blessés, les morts, le regard vide et le cri désespéré de ceux qui restent.

Commentaires des abonnés

La réaction des partisans de Saviano qui ont apprécié son choix a été immédiate. Ces images sont dures et difficiles à regarder, mais nécessaires. « Ils doivent nous bouleverser, ils doivent nous priver de sommeil au point de toujours demander à déposer les armes » écrit un internaute. « Il faut le montrer. Briser ton coeur. Mais c’est bien pour ça qu’il faut le montrer » commente un autre. « Un coup de poing dans le ventre. Mais dans l’hypocrisie du dimanche un réveil… » lit un autre commentaire. En ce qui concerne « La vérité doit être connue, même dramatique« .

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