L’écrivain mystérieux alerte les filles de tous âges sur le processus de masculinisation du féminin, présenté comme une libération


Barbara Stefanelli (photo de Carlo Furgeri Gilbert).

« Temo la une plus grande masculinisation du féminin fait passer pour une libération. En d’autres termes, il me semble qu’un processus est en cours dans lequel le désir féminin, dans toutes ses manifestations, n’est récompensé, renforcé, mis en œuvre que s’il peut être placé de manière cohérente dans les hiérarchies masculines de réalisation».

Ainsi répondit la mystérieuse écrivaine Elena Ferrantedans le numéro du magazine 7 du 23 décembre, à Paolo Giordano, tour à tour romancier et essayiste, qui l’interroge sur les souhaits des filles : si ces souhaits ont changé, se sont renforcés et précisés, ou si – au contraire – ils sont restés empêtrés dans un filet invisible qui reste déplié par des mains masculines.

L’inventeur de Lila et Lenù, protagonistes de la quadrilogie ouverte par L’ami brillantpuis de Giovanna, autour de qui il tourne La vie mensongère des adultesdonc il se révèle inquiet de ce qui se passe dans un monde qui avance à une vitesse presque incontrôlable et pourtant – ou peut-être à cause de cela – il reproduit des schémas résistants au changement.

«J’ai déjà appris quand j’étais petite», explique Ferrante, «que tout peut nous être enlevé en un claquement de doigts». Dans vos livres, vous ressentez cette peur de construire, d’assembler courageusement les morceaux, de pouvoir enfin assembler les bords et puis – d’un coup – de tout perdre. Au point de douter de l’utilité de l’expérience.

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Dans un autre paysage et une autre génération, ses histoires semblent se rapporter aux paroles de Kae Tempestl’artiste anglais qui bouge en mêlant poésie et musique, images contemporaines, langue shakespearienne, rythme hip hop dans une même intrigue.

Même les chansons de Tempest, aux racines londoniennes, sont traversées par les coups et claquements des désirs à notre porte. Des désirs qui restent compressés et qui voudraient plutôt émerger, s’épanouir, libérer l’amour de la peur. Car « l’amour parfait chasse la peur, car la peur implique un châtiment et celui qui a peur n’est pas parfait en amour ».

Quand une « nouvelle » année commence, il est impossible de ne pas penser à la météo. Que reste-t-il pour concrétiser ces désirs qui risquent de prendre la poussière à l’arrière jusqu’à perdre tout lien avec la conscience de qui nous sommes et aimerions être.

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C’est donc aux filles comme Lila, Lenù, Giovanna, aux filles chantées par Kae, qu’on souhaite un changement de saison. Puissiez-vous transformer les pressions en énergie, décharger les fardeaux dans l’obscurité et élever les désirs vers une claire lumière. Cela s’applique également aux ex-petites amies, après tout, nous sommes des filles pour toujours.

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