Leao, l’agressivité du Scudetto et l’esprit libre : Milan, il nous faut une nuit en Diable

Rossoneri à Londres pour retrouver le G8 de la Ligue des champions après 11 ans. Ainsi, vous pouvez battre les Britanniques

De notre correspondant Luigi Garlando

On dit qu’il pourrait même neiger aujourd’hui, mais hier Milan a été accueilli par un ciel bleu qui ne ressemblait même pas à Londres. Le spectre du match est aussi si radical : qu’il neige ou qu’il fasse beau. Il n’y a pas de zone grise entre les deux, il n’y a pas de nuages ​​de transition.

Qualifiez-vous, entrez dans le G8 et visez une place parmi les quatre premiers du championnat avec le cœur plus léger pour garantir une participation à la prochaine Ligue des champions ; ou sortir de la coupe, perdre une vingtaine de millions, avec des répercussions sur le marché, et se mettre à l’abri des polémiques qui afflueraient grosses comme des boules de neige, affectant le championnat. Le même carrefour attend Tottenham et Milan. Les étiquettes apposées hier sur le match par Antonio Conte (« Jeu vital ») et par Son (« Le match le plus important de la saison ») conviennent également aux Rossoneri. Qu’est-ce que le Diable doit faire et ne pas faire au prestigieux Tottenham Hotspur Stadium ce soir pour se mettre au soleil ?

Oubliez San Siro

Première chose : l’oubli. Oublier l’objectif initial : entrer pour gérer signifierait se suicider. Oubliez Tottenham au San Siro, doux et émoussé : ce sera une toute autre bête. Oubliez les deux dernières défaites contre Sheffield et Wolverhampton et ne comptez pas sur une crise présumée des Spurs. Samedi, Tottenham a perdu par un épisode et beaucoup de malchance (deux boiseries), mais a joué un excellent match, surtout en première mi-temps, quand ils ont mis les hôtes à terre, grâce à une agression constante. À ce rythme, le Milan de Florence serait déchiré. Le retour sur le banc d’Antonio Conte et le public torride à domicile ne peuvent qu’exacerber l’intensité et la colère compétitive des Spurs. Lors des deux derniers matchs dans leur antre, Tottenham a battu City et Chelsea, pour se comprendre.

Champions de retour

Après avoir fait cet exercice d’oubli, pour oublier toute situation confortable qui peut adoucir l’âme, un contre-effort s’impose : se souvenir. Hier, Rade Krunic expliquait : « Nous devons jouer en tant que champions d’Italie ». Exact. N’oubliez pas d’être encore. Imposer l’estime de soi et l’autorité acquises la saison dernière en gagnant beaucoup. Lors du championnat 2021-22, au plus fort de la 25e journée, Milan avait déjà remporté 9 matchs à l’extérieur et n’en avait perdu qu’un. Dans ce tournoi, il en a gagné 5 et en a perdu 4. Un autre monde. Ce soir, Milan doit redevenir autoritaire même à l’extérieur puisque Pioli les a éduqués dans un style Sacchiana qui a baptisé le match hier : « Ce doit être le match de la personnalité ». Cela signifie entrer sur le terrain avec le menton relevé, sans regarder le bout de vos chaussures ; réagir avec audace aux premiers rugissements de Tottenham qui seront sauvages ; osez tenir le ballon et jouez-le pour refroidir l’infirme blanc.

Ouragan Kane

La réaction des jeunes défenseurs des Rossoneri sera fondamentale. Il est clair que si Kane fait un pas en avant et que Thiaw mord à l’hameçon comme il l’a fait avec Jovic, Kane marquera de la même manière. Tomori n’aura pas à être celui qui a accordé le penalty à Ikoné et Kalulu devra éviter les nombreuses amnésies saisonnières. Les trois devront être concentrés, synchronisés et parfaits, comme face à l’Atalanta. Gasperini a élargi Lookman et Hojlund en se concentrant sur leur vitesse, mais Kalulu et Tomori ne lui ont jamais laissé de profondeur et ont répondu coup par coup. Ils devront donc faire face à Kulusevski et Son. Si, en revanche, Conte impose le siège, il deviendra indispensable de s’en tenir à ce diable Harry Kane qui connaît tous les secrets de la surface : 6 buts lors des 6 derniers matchs à domicile en Ligue des champions, 18 sur 20 en Première ligue. Mike Maignan peaufine son auréole : il faudra peut-être des miracles.

Léon Tonali

Mais encore plus décisive sera la bataille dans la médiane. C’est ici que Milan a remporté le premier tour, profitant de la tendresse de Sarr et Skipp au cœur du département. Par rapport à San Siro, Conte récupère Hojbjerg, beaucoup plus solide et structuré. Par rapport à Florence, Pioli récupère Krunic, autant sous-estimé que fondamental pour l’équilibre et la protection du département. Ce n’est pas un hasard si ses quatre dernières apparitions ont coïncidé avec autant de clean sheets. Tonali a joué à Franchi affaibli par un virus. Il a retrouvé de l’énergie, le lion du Scudetto s’impose dans l’arène londonienne. Si Milan parvient à attaquer l’ennemi loin de Maignan et à empêcher les Spurs de se propager sous les murs, tout deviendra plus facile. Diaz, récupéré in extremis, marquant au match aller, comme en son temps à Anfield, est l’antidote idéal à la musculature anglaise : imagination et rapidité. L’Espagnol était également sur le terrain en mars il y a deux ans à Old Trafford : Manchester United-Milan 1-1. Cette performance est le scénario à suivre : personnalité, cœur, propreté technique.

Léo, il est temps

Et puis les buts viendront. Il est peu probable que celui de Milan suffise à retrouver les quarts de finale, après 11 ans. Leao, sinon maintenant, quand ? L’écart entre le man-scudetto et la version pendante actuelle est trop grand, seulement 2 buts dans la nouvelle année, ballotté entre critiques et doutes contractuels. C’est la bonne nuit pour récupérer Milan. Un coup sec contre l’instinctif Romero ou même une longue dégaine de Maignan peuvent suffire. L’émouvant Giroud, toujours présent, voire au-delà de l’influence, dans son passé anglais a appris à percer les défenses du premier ministre. L’absence de Dier, dur gardien du coffre-fort de Conte, n’est pas une mince affaire. Pour le reste, lisez l’inscription latine accrochée à l’entrée du Tottenham Hotspur Stadium : « Audere est facere ». Mémorisez-le et répétez-le sur le terrain : oser, c’est faire.



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