À deux semaines à compter de la fin 74ème Festival de San Remo (le premier que j’ai suivi en coulisses), essayons de tracer une parité hommes-femmes.
Dix ans après la victoire d’Arisa, une autre femme revient sur la plus haute marche du podium. Mais Angelina Mango conquiert Sanremo grâce au mécanisme de vote tripartite du Festivalce qui donne au vote télévisé le même poids qui est accordé aux choix de la salle de presse et à ceux de la radio.
Le vote télévisé à lui seul aurait désigné Geolier vainqueur. Et les classements du streaming et des plateformes ont jusqu’à présent couronné Mahmood et Geolier lui-même, suivis de près par Angelina et Annalisa.
En bref, les femmes gagnent à Sanremo parce qu’une élite de professionnels les choisit. Il peut s’agir d’un titre de mérite ou non, selon votre point de vue. Les femmes ne dominent certainement pas encore les charts musicaux de notre pays.
Et si vous avez une impression différente, c’est parce que, là où les chiffres ne leur donnent pas raison, le star system les élève au rang d’icônes de style, de beauté et de personnalité. Autant de qualités qui en fait ne manquent pas.
De retour au Festival, J’ai été frappé par l’image véhiculée par les chanteurs en compétition, comparée à celle de Gigliola Cinguettirevient chanter, après 60 ans, la pièce qui l’avait consacrée alors qu’elle n’avait que seize ans : je ne suis pas assez vieux. Un texte virginal par rapport auquel ressortent encore plus clairement la force et la conscience exprimées par les interprètes en compétition.
L’image de Big Mama est puissante avec son article contre la honte corporelleironique et séduisant le soir des duos avec Gaia, La Nina et Sissi dans un univers bouleversant Lady Marmalade. La performance d’Annalisa avec le représentant de la liste sur la couverture de était explosive Fais de beaux rêves.
Et que dire des vétérans Fiorella Mannoia et Loredana Bertè? La première de la course avec un hymne à tout ce qu’une femme peut être. Fièrement. Le second, interprète du texte qu’on a tous chanté à pleins poumons : « Je suis fou de moi / Oui, parce que je me détestais assez… Je n’ai pas besoin qu’on me pardonne, je le fais seul ». Des mots qui devraient être imprimés dans les manuels scolaires et conçus pour être mémorisés, comme La pluie dans la forêt de pins.
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