Le volley domine, le basket peine : c’est une question d’argent

En basket, ça coûte beaucoup plus cher de monter un club de haut niveau qu’en volley

Pourquoi le volley oui et le basket non ? C’est une constante depuis des années : notre volley est passé de succès internationaux en succès (voir la dernière Coupe du monde masculine à Pérouse) alors que le basket italien continue d’être très loin du sommet. Si la question est sèche et simple, la réponse doit être très articulée.

La première considération est économique : pour gagner l’Euroligue de basket, il faut un budget de près de 50 millions, au moins 5 à 6 fois l’investissement nécessaire pour exceller en volley, aussi bien chez les hommes que chez les femmes : il est donc beaucoup plus facile pour volley-ball pour trouver les fonds nécessaires par l’intermédiaire de sponsors. La parabole d’Armani, si elle a été vue au cours des trois dernières années, en est la preuve : lorsque la masse salariale a atteint le niveau du top 4-5, les résultats ont augmenté en conséquence. Pourtant, les comptes ne s’additionnent pas dramatiquement cette année, avec une dernière place presque inexplicable, si ce n’est en référence à la sous-estimation des adieux du joueur vedette Rodriguez, meneur de jeu homme et modèle, et la blessure de Shields, autre joueur clé. Le cas de Virtus Bologna est un peu différent, qui a un pouvoir d’achat inférieur au Milanais, mais tout de même supérieur à plusieurs équipes qui les devancent au classement : on est là aussi sur un niveau d’insuffisance.

Dans la longue transition entre les années 70 et 80, où notre basket dominait en Europe, et la dernière décennie, qui a vu l’arrivée de deux propriétaires de grande passion et capacité économique, comme Armani et Segafredo, la compétitivité internationale : salles de sport obsolètes avec capacité très faible, crise des vocations, abandon des crèches ont plongé le basket italien dans un marécage de crise infinie sans débouchés apparents. Ce sport est au milieu du gué d’une énorme popularité qui n’a jamais été atteinte depuis des décennies.

Dans le domaine féminin, le déséquilibre est encore plus flagrant : pour un complexe de raisons culturelles, scolaires et coutumières, nos volleyeuses dominent les basketteuses 10/15 à 1 en termes de pratique et d’affiliations. Il est évident que des générations de managers au filet ont été capables de comprendre où soufflait le vent, construisant les meilleures voiles possibles. On fait aussi le point sur les femmes, en termes de coupes et de médailles internationales. Ajoutons une autre considération : dans les tribunes des arènes de volley-ball, l’ambiance est meilleure, où le “tu dois mourir” est inconnu et l’esprit sportif est moyen à élevé : un environnement très adapté aux familles. Et cela compte beaucoup.

Côté image, la NBA a englouti celle de notre basket à domicile : les fans passent directement des courts de banlieue à la vision des défis les plus extraordinaires du monde, ceux de LeBron, Doncic, Curry. Mais une fois toutes les larmes retombées et les analyses épuisées, le basket peut et doit redémarrer. Messine a apporté une organisation extraordinaire à Milan et Bologne suit le même chemin. Tout cela doit se traduire sur le terrain, avec beaucoup d’humilité. Peut-être en reproduisant les parties utiles de la recette du volley, pourquoi pas ? Picasso disait que seuls les médiocres imitent, les grands copient.



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