Le village fantôme d’Overloon libéré et le général perdu et abattu en forêt

14 octobre 1944. Ce jour-là, Overloon est véritablement libérée des forces d’occupation, mais au prix fort. La bataille n’est pas encore terminée. Les Britanniques sont sur les talons de l’ennemi en retraite et entrent dans le Limbourg par le « Bloedbeek ».

À l’automne 1944, la majeure partie du Brabant est libérée. Il y a eu de nombreuses victimes et d’importants dégâts. Sur Omroep Brabant, vous pouvez lire chaque jour ce qui s’est passé il y a exactement quatre-vingts ans.

A Overloon, les armes sont de plus en plus silencieuses. Le village est entièrement vidé, les Britanniques y vont maison par maison. Parfois, un soldat allemand arrive.

Les destructions causées principalement par les bombardements d’artillerie sont immenses. Sur les quelque 900 maisons que compte la commune, presque aucune n’est sortie indemne de la bataille. Plus d’un tiers a été complètement détruit.

Le nombre de morts civiles a été limité grâce à une évacuation rapide. Mais le nombre de morts parmi les soldats est bien plus élevé. Au moins 127 soldats britanniques ont été tués rien que ces derniers jours. Avec leurs camarades, ils reposeront plus tard au cimetière de la Vierlingsbeekseweg.

Une liste de noms d’après-guerre de la commune de Vierlingsbeek contient au total 154 noms d’Allemands restés ici dans des tombes de campagne. Le nombre de décès dans la région est plusieurs fois plus élevé.

Par exemple, le bataillon Fallschirmjäger de Hugo Paul (1913-1993) arriva à Overloon avec 600 hommes et en perdit 400 : blessés, morts ou prisonniers de guerre. Cela ne posait aucun problème aux hautes autorités militaires du Troisième Reich. Peu de temps après la bataille d’Overloon, l’Hauptmann Paul reçut une haute décoration : la Croix de Chevalier. Il devient major et continue à combattre jusqu’en 1945.

La bataille se poursuit aujourd’hui au sud d’Overloon. Les Britanniques prennent d’assaut les forêts de Laagheide, jusqu’au Loobeek, au-dessus de Venray. Le ruisseau sera plus tard appelé « Bloedbeek ». Venray est désormais sous le feu des critiques, faisant de nombreux morts parmi les civils.

Plats chauds et film
Sous le couvert de la nuit, les Canadiens se retirent prudemment dans le polder près de Woensdrecht. Les hommes du Black Watch qui ont mené l’attaque ratée -Opération Angus- sur les positions allemandes la veille, reçoivent l’ordre d’Ossendrecht. Là, ils recevront des plats chauds et une projection de film.

Les deux camps belligérants se regroupent après l’attaque féroce. Le commandant des Fallschirmjäger Von der Heydte à la villa Mattemburgh reçoit de nouveaux soldats pour compenser les pertes. Des unités sont déplacées dans le camp canadien.

Artillerie lourde
Des renforts arrivent à Ossendrecht sous la forme de canons lourds britanniques. Le groupe est dirigé par Tony Thicknesse. Le général de brigade âgé de 44 ans est un vétéran d’El-Alamein. Quelques années plus tôt, il avait combattu dans le désert africain contre les troupes d’Erwin Rommel.

Le général Thicknesse souhaite explorer la zone. Avec son chauffeur et agent de renseignement, le capitaine Whiteborn, il conduit une jeep pour un voyage de reconnaissance à Groote Meer, entre Putte et Huijbergen.

Embuscade
Ils ne connaissent pas le chemin et se retrouvent accidentellement près des lignes ennemies. Là, ils sont vus et on leur tire dessus. Leur jeep se renverse et le général est grièvement blessé. Les Allemands capturent les deux hommes. Ils sont officiellement portés disparus : porté disparu.

Les Allemands emmènent Thicknesse dans un hôpital allemand à Dordrecht où ils l’opèrent, mais il meurt neuf jours plus tard.

Chars et canons
Les Alliés en ont complètement marre de la menace allemande sur le Staartse Heide et le Groote Meer. Les tirs d’artillerie concentrés font taire les Allemands. Des chars canadiens sont déployés vers Huijbergen pour relever les troupes retranchées. Les libérateurs font des dizaines de prisonniers de guerre. Les dernières poches de résistance se constituent ce soir-là.

Le danger d’une attaque sur le flanc droit canadien vulnérable, vers le Putseweg, est écarté. Mais là aussi, le prix à payer est élevé : les violents combats dans les forêts et les landes coûtent la vie à des dizaines de Canadiens et d’Allemands.

Nouvelle attaque
Entre-temps, les Canadiens n’ont pas oublié leur objectif principal : avancer vers la route d’accès avec la Zélande. Ils planifient une nouvelle attaque sur Woensdrecht.

Le village situé sur la colline est devenu une sorte de forteresse pleine de tranchées allemandes, de barbelés et de champs de mines. C’est un point central de la défense allemande. Les Canadiens l’appellent « Colline 19.7 »

De l’autre côté de la frontière, à Brasschaat, les Canadiens sont surpris ce jour par un V1 qui percute le linge de l’armée canadienne. Au moins six personnes sont tuées et des dizaines blessées par la bombe volante allemande. Outre Londres, Anvers constitue désormais également une nouvelle cible pour ces nouvelles armes.

L’unité de cinéma et de photographie de l’armée britannique a enregistré le bruit des bombardements dans et autour d’Overloon le 14 octobre 1944 ou vers cette date. Ils ont réalisé plusieurs enregistrements.



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