Le vice-président de la BCE met en garde contre une reprise temporaire de l’inflation : les prix de l’énergie et des produits alimentaires restent une source d’incertitude

L’inflation dans la zone euro pourrait temporairement s’accélérer à nouveau dans les mois à venir. Le vice-président Luis de Guindos de la Banque centrale européenne (BCE) a mis en garde à ce sujet dans un discours prononcé lors de la Frankfurt Euro Finance Week.

« Nous nous attendons à une hausse temporaire de l’inflation dans les mois à venir, à mesure que les effets de base de la forte hausse des prix de l’énergie et des produits alimentaires s’estomperont à l’automne 2022 », a déclaré de Guindos. Le banquier central espagnol indique ainsi que l’effet comparatif favorable de l’inflation par rapport aux niveaux élevés de l’année dernière disparaît lentement. Il pense toutefois que le ralentissement de l’inflation va se poursuivre à moyen terme.

Après une série record de hausses des taux d’intérêt par la BCE, l’inflation dans la zone euro a fortement chuté par rapport au pic de près de 11 pour cent il y a un an. En octobre, l’inflation s’est élevée à 2,9 pour cent. Il s’agit du niveau le plus bas depuis deux ans, mais il reste néanmoins supérieur à l’objectif de 2 % de la BCE. Plusieurs gouverneurs de la BCE ont déjà prévenu que la dernière partie de la bataille pour ramener l’inflation au niveau souhaité serait « la plus difficile ».

Prix ​​de l’énergie et des denrées alimentaires

Selon les Guindos, les prix de l’énergie restent une source importante d’incertitude quant à l’évolution de l’inflation en raison des tensions géopolitiques accrues. Il en va de même pour les prix des denrées alimentaires, qui, selon lui, pourraient augmenter en raison des conditions météorologiques défavorables et de la crise climatique.

Selon le vice-président, la BCE doit être très prudente en termes de communication « en ces temps de grande incertitude ». Il n’a donc pas voulu anticiper d’éventuelles hausses futures des taux d’intérêt. Il a toutefois souligné que parler de baisse des taux d’intérêt était « prématuré ».

La présidente de la BCE, Christine Lagarde, avait précédemment averti qu’il ne pouvait être exclu que les prix à la consommation dans la zone euro augmentent à nouveau plus rapidement et que la banque centrale devait rester « vigilante » à l’égard de l’inflation. Sur les marchés financiers, en revanche, on s’attend à ce que la BCE ait fini de relever ses taux d’intérêt et que ceux-ci soient à nouveau réduits au cours de l’année prochaine. Toutefois, selon Lagarde, il n’y aura pas de baisse des taux d’intérêt au cours des « prochains trimestres ».

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