Le vétéran André Sturre de Bovensmilde participe à la commémoration sur la place du Dam : « C’est spécial que nous puissions vivre ensemble en toute liberté »


Andrë Sturre rend un hommage personnel le 4 mai. NVI

Le vétéran André Sturre (52 ans) se prépare pour une commémoration spéciale. Sturre, avec d’autres vétérans, formera le couloir honoraire sur la place du Dam à Amsterdam le 4 mai lors de la commémoration nationale. Lors de la commémoration, le roi Willem-Alexander et la reine Maxima traversent la haie, du palais au monument national, pour déposer une gerbe.

Avec 59 autres anciens combattants et 60 militaires actifs, Sturre rend un hommage personnel. Sturre trouve le lien entre les anciens combattants spécial et réalise chaque jour à quel point il est privilégié de pouvoir encore être ici.

Sturre : ,, Je ne voulais rien savoir de mon émission pendant des années. Je ne suis pas allé à la Journée des anciens combattants, je n’en avais pas besoin. Jusqu’au jour où j’ai parlé à quelqu’un qui s’occupait des affaires des anciens combattants pour la police et qui m’a aidé à voir la valeur de participer aux activités des anciens combattants. Je leur en suis toujours reconnaissant. Parce que maintenant je vais vivre consciemment le 4 mai.

Au cours des neuf années où Sturre a été actif dans la défense, il a été envoyé une fois en tant que commandant adjoint du centre de communication pendant le Dutchbat II à Simin Han en Bosnie.

La liberté ne va pas de soi

Au cours de cette émission, Sturre a vécu ce que c’est que de vivre près d’une zone de guerre où la liberté ne va pas de soi : ,,Les images que vous voyez à la télévision maintenant, j’en ai aussi fait l’expérience en partie lors de mon émission. En Bosnie, j’ai aussi vu des gens fuir avec tous leurs biens. Les premiers jours de l’invasion de l’Ukraine ont été difficiles pour moi. D’un côté, la peur, tant qu’elle ne nous atteint pas. Et si mes filles devaient me manquer pour toujours ? C’est assez difficile à partager avec les autres.

Lorsque Sturre est dans le couloir d’honneur le 4 mai, ses pensées vont à son émission en Bosnie, son père et vétéran décédé Jeffrey Broere : ,,Pendant la commémoration, je repense principalement à l’émission. Mon père, décédé il y a deux ans, joue également un rôle majeur lorsque je suis sur la place du Dam. Il a survécu au bombardement de son école à Nimègue quand il était petit, car il avait le mal du pays. Et pendant le silence je penserai aussi à Jeffrey Broere, Dutchbat III. Il est mort en 1995 en Bosnie. Pas pendant mon émission, mais j’ai visité le même endroit. Je me sentais tellement pour le groupe et ma connexion avec eux était énorme. J’aurais pu être là à ce moment-là, je m’en rends compte tous les jours.

Droit maritime

C’est la première fois que Sturre participe au couloir d’honneur et il a aussi dû attendre longtemps : ,,Lorsque je me suis inscrit, il y a exactement 25 ans que je revenais de Bosnie. Un moment particulier, mais malheureusement il a été repoussé de deux ans. Maintenant, c’est heureusement un charme pour la troisième fois.

Sturre a participé à une mission au cours de son mandat. En juin 1994, à l’âge de 24 ans, il part six mois en Bosnie pour le Dutchbat II : ,,Soudain, j’ai reçu un appel de mon commandant, avec le message que j’étais affecté à un déploiement. D’un côté fier qu’on m’y ait permis, de l’autre beaucoup de questions. Où est-ce que je finis ? Vais-je encore rentrer à la maison ? Nous étions bien préparés, mais cela reste passionnant. Au premier instant où j’ai entendu des coups de feu la nuit, j’ai réalisé où j’avais atterri. Puis j’ai réalisé que ça allait être un sentiment de « sortir ensemble, rentrer ensemble à la maison ». Vous avez besoin les uns des autres pour mener à bien ce projet. Faites confiance à vos collègues et faites-vous confiance. C’est la chose la plus importante.

La conciergerie

Sturre a été actif dans la défense pendant neuf ans, de mai 1988 à juin 1997. Il vit maintenant à Bovensmilde et travaille comme concierge dans une école secondaire préprofessionnelle : ,,J’espère que mes enfants, et leurs enfants s’ils en obtiennent un, sera dans un pour vivre dans le monde libre. Mais aussi dans mon travail actuel de concierge, j’espère pouvoir transmettre aux étudiants ce que signifie la liberté. Et comme c’est spécial que nous puissions vivre ensemble en toute liberté.

Pendant deux ans, la commémoration a reçu une interprétation différente que d’habitude à cause du virus corona. Pas de couloir honorifique sur la place du Dam avec les anciens combattants et le public, mais l’Institut néerlandais des anciens combattants a créé une variante en ligne dans laquelle les histoires des anciens combattants pouvaient toujours être partagées. Cette année, heureusement, Sturre peut former le couloir honoraire avec les 59 autres vétérans et 60 militaires actifs.

Les événements actuels dans le monde montrent que la liberté ne va pas de soi et soulignent l’importance de la commémoration : « Le lien que nous entretenons en tant qu’anciens combattants est spécial. Vraiment différent des collègues « normaux ». Je vais tout laisser venir à moi. Et surtout, vivez-le consciemment.



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