LUXEMBOURG (dpa-AFX) – Ce mercredi, la Cour de l’Union européenne rendra un verdict très attendu sur la légalité des sanctions contre la mère du chef de l’armée privée russe Wagner, Yevgeny Prigozhin. Le 23 février 2022, les États de l’UE ont inscrit Violetta Prigozhina sur leur liste de sanctions en lien avec le conflit ukrainien parce qu’ils estimaient que Prigozchina « soutient des actions et des politiques qui portent atteinte à l’intégrité territoriale, à la souveraineté et à l’indépendance de l’Ukraine ». En revanche, la mère du patron du soi-disant groupe Wagner a porté plainte en avril.

Son avocat soutient, entre autres, que l’UE a méconnu l’obligation de justifier la décision de sanction et a commis des erreurs factuelles. Selon le procès, Prigozchina nie posséder deux sociétés fondées par son fils. Elle fait également valoir que ses liens avec son fils n’impliquent en aucune manière qu’elle ait compromis l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Le véritable objectif des sanctions est de frapper indirectement son fils Yevgeny.

L’UE le décrit comme un « éminent homme d’affaires russe ayant des liens étroits avec le président (Vladimir) Poutine et le ministère russe de la Défense » et le tient pour responsable de l’envoi de mercenaires du groupe Wagner en Ukraine. Il est également accusé d’avoir profité des décideurs russes responsables de l’annexion de la Crimée et de la déstabilisation de l’est de l’Ukraine.

Selon l’UE, Prigozhin a fondé la société Konkord, qui aurait reçu d’importants contrats publics du ministère russe de la Défense après l’annexion de la Crimée et l’occupation de l’est de l’Ukraine par des séparatistes soutenus par la Russie.

En Ukraine, l’armée privée de Prigozhin est connue pour recruter des meurtriers condamnés et d’autres condamnés, et pour sembler agir sans se soucier des pertes. En Ukraine, des mercenaires wagnériens combattent actuellement aux côtés de soldats russes réguliers pour le contrôle de la ville orientale de Bakhmut.

Prigozhin lui-même a tenté à plusieurs reprises sans succès de contester les sanctions qui lui ont été imposées devant le tribunal de l’UE. Les mesures punitives à son encontre stipulent que tous ses avoirs dans l’UE doivent être gelés. De plus, l’homme de 61 ans n’est plus autorisé à entrer dans l’UE. Il a été sanctionné par l’UE non seulement dans le cadre du conflit ukrainien, mais aussi pour violation de l’embargo sur les armes contre la Libye, qui interdit également l’envoi de mercenaires dans le pays./aha/DP/zb



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