Le tribunal correctionnel de Bruxelles prononce des peines pour les complices des attentats de Paris

Lors du procès du volet belge de l’enquête sur les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, le tribunal correctionnel de Bruxelles a condamné Abid Aberkan, l’homme qui a abrité Salah Abdeslam, à trois ans de prison avec sursis. Les suspects Zakaria Jaffal, Ayoub Bazarouj, Mohamed Rabhioui et Smail Farisi ont été totalement acquittés. Huit autres suspects – Ibrahim Abrini, Soufiane Al Aroub, Abdoullah Courkzine, Youssef El Ajmi, Rafik El Hassani, Abid Aberkan, Lazez A. et Meryem EB – ont été reconnus coupables, mais une partie des charges a été abandonnée.

Abdoullah Courkzine a été condamné à 30 mois de prison avec sursis et Soufiane El Aroub à 18 mois de prison effective. Le tribunal a imposé une peine de travaux d’intérêt général de 100 heures à Rafik El Hassani, tandis que Lazez A. a été condamné à 35 jours de prison.

Trois suspects ont obtenu la faveur de la suspension. Il s’agit d’Ibrahim Abrini, le frère cadet de Mohamed Abrini, Meyrem EB, qui a aidé son mari à livrer de faux papiers à Khalid El Bakraoui, et de Youssef El Ajmi.

Youssef Bazarouj et Sammy Djedou ont été reconnus coupables par contumace, mais ne recevront pas de peine de prison supplémentaire. Youssef Bazarouj a déjà été condamné à la peine maximale de cinq ans dans un autre procès pour terrorisme, ce qui signifie qu’il ne peut pas recevoir de peine supplémentaire, tandis que Sammy Djedou a déjà écopé d’une peine de 13 ans de prison en tant que chef d’un groupe terroriste. Cette peine est suffisamment sévère pour que le tribunal s’applique également à ces faits.

Acquitté :

Selon le procureur fédéral, Zakaria Jaffal était invariablement dans les cercles d’amis d’enfance Salah Abdeslam et Ahmed Dahmani, avec lesquels il regardait régulièrement la propagande de l’EI, et aurait également été là lorsque les terroristes sont venus de Bruxelles à Paris dans la nuit du 12 au 13 novembre. gauche. Il n’y a aucune preuve que la réunion ait été planifiée ou ait quoi que ce soit à voir avec les attaques, a déclaré le tribunal. Mohamed Abrini a également déclaré que Jaffal n’était pas au courant des plans d’attaque.

Il s’applique également à Ayoub Bazarouj que ses contacts avec Dahmani, les Abdeslam et Mohamed Abrini ne sont pas la preuve d’une éventuelle participation aux activités d’un groupe terroriste. Le procureur fédéral a accusé Bazarouj d’avoir créé un compte Facebook pour son frère Youssef, qui vivait en Syrie, et d’avoir activé pour lui plusieurs numéros de téléphone belges afin que Youssef puisse communiquer depuis la Syrie. Selon le tribunal, cependant, il n’a pas été prouvé qu’Ayoub Bazarouj s’en soit occupé.

Mohamed Rabhioui était en contact étroit avec Ahmed Dahmani en Belgique, et est resté en contact avec Youssef Bazarouj en Syrie via Facebook. Selon le tribunal, il s’applique également à Rabhioui que le simple fait d’avoir des contacts avec des membres de l’EI ne prouve pas que l’homme avait les mêmes idées radicales et soutenait ses amis dans leurs convictions. Étant donné que de nombreux messages échangés ont été supprimés, rien ne prouve non plus que Rabhioui ait exprimé son soutien à l’EI dans ces messages.

Enfin, il y a Smail Farisi, qui avait prêté son appartement d’Etterbeek à Ibrahim El Bakraoui dès le début du mois d’octobre. Ce dernier s’y serait caché jusqu’aux attentats du 22 mars 2016. Selon le procureur fédéral, Farisi aurait dû se rendre compte alors qu’El Bakraoui s’était radicalisé et avait des projets terroristes. Le tribunal le voit différemment. “Il ne peut être exclu que Farisi ait vu lors de ses nombreuses visites qu’El Bakraoui était radicalisé, mais il n’y a aucune preuve qu’il était au courant des plans terroristes”, a-t-il ajouté. Farisi doit également comparaître devant la cour d’assises de Bruxelles à partir d’octobre, dans le cadre du procès des attentats du 22 mars.

Paris « a montré la voie »

Selon l’un des avocats de l’association de victimes « V-Europe », Guillaume Lys, le procès a « montré la voie ». C’est ce qu’il a dit ce matin à la ‘DH Radio’ francophone.

V-Europe a été fondée au lendemain des attentats du 22 mars 2016 à l’aéroport de Zaventem et dans le métro de Bruxelles. L’asbl rassemble des dizaines de victimes. Pour l’avocat Lys, le procès de Paris était un exemple à suivre. « Ils ont réussi à garder les débats sereins, dans un contexte extrêmement complexe. Ils ont mis en place une organisation étanche », semble-t-il. Ce doit désormais être également le cas à Bruxelles, où le procès doit s’ouvrir le 10 octobre.

Le bilan final du processus à Paris est donc positif pour « V-Europe ». Le procès a établi au moins une “vérité juridique” sur les événements de 2015. “Il y a plusieurs vérités, mais la vérité juridique est nécessaire pour savoir de quoi vous avez été victime”, et cela est nécessaire pour avancer, a ainsi déclaré ‘V -Directeur Europe Philippe Vansteenkiste. Il a applaudi les verdicts, qui, selon lui, correspondaient aux faits.

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