Le théoricien du complot français et diffuseur de la théorie de la dépopulation prend la parole au Parlement flamand à l’invitation de Dewinter

Il y a près de deux ans, le leader du Vlaams Belang, Filip Dewinter, annonçait qu’il écrivait un livre qu’il souhaitait présenter au parlement avec son inspirateur français Renaud Camus. Le samedi est le jour. Camus, 76 ans, quitte son château de Plieux, dans le sud de la France, pour discuter du dépeuplement au Parlement flamand.

Renaud Camus s’est fait connaître en France dans les années 1970 comme un écrivain de gauche, notamment de littérature homoérotique, mais au fil du temps, il a fait un virage à droite. A partir de 2010, il se fait connaître internationalement, notamment dans les milieux d’extrême droite, avec ses paroles sur le grand remplacement‘, ou le grand remplaçant. Sa thèse est qu’une « civilisation » chrétienne européenne est anéantie par une « immigration massive » en provenance du Maghreb et du continent africain.

Cette théorie est beaucoup plus ancienne et apparaît déjà dans le livre Le passage de la grande race à partir de 1916 par l’américain Madison Grant. Dans des lettres de fans adressées à l’écrivain, Adolf Hitler, alors inconnu, a qualifié le livre de « sa bible ».

La mise à jour de Camus a également inspiré certains terroristes, de la Nouvelle-Zélande aux États-Unis. Camus s’est régulièrement distancié de la violence, mais a été condamné à plusieurs reprises en France même pour incitation à la haine ou à la violence à travers ses déclarations dans des interviews ou sur les réseaux sociaux. Il est connu comme anti-islamique, mais aussi comme anti-juif. Ses concepts sont également utilisés en politique. En France, cela s’est passé par le candidat à la présidentielle Eric Zemmour, dans notre pays par Filip Dewinter.

« Il est important que la population, avec Camus comme principal porte-parole, soit ouverte à la discussion au parlement », déclare Dewinter. « Tout cela contribue à la normalisation et à l’acceptation sociale de la communauté en tant que concept. »

Promenade à travers Saint-Josse-ten-Noode

Avant la conférence, Dewinter se promènera d’abord avec Camus dans la commune bruxelloise de Sint-Jost-ten-Noode. Il dit qu’il a l’autorisation du maire pour le faire. La conférence n’est pas non plus un sujet de discussion pour le Parlement flamand.

« Chaque groupe peut soumettre des candidatures et ces événements ne sont évalués qu’officiellement, pas politiquement, juste pour éviter les discussions sur ce qui est ou n’est pas possible », explique la chef de cabinet et porte-parole de la présidente du parlement Liesbeth Homans (N-VA). « Dans la maison de la démocratie, toutes les opinions doivent être permises. »

Diverses formations politiques du Parlement flamand veulent prendre la parole contre le discours de Renaud Camus, mais tout le monde accepte les règles. La police militaire, responsable de la sécurité au Parlement flamand, est préparée aux manifestations d’extrême gauche en concertation avec la police bruxelloise.

L’année dernière, il y a eu des protestations régulières contre une conférence de Dewinter sur son livre sur la dépopulation. A Louvain, il y eut une commotion au cours de laquelle Dewinter tomba au sol. L’une des dirigeantes de la contestation était Petra Denier, qui avait inventé le PVDA dans le passé. Elle a également lancé une pétition pour arrêter la conférence de Camus, mais elle n’a pas encore soixante-dix signatures. Elle n’a aucune connaissance des actions de samedi.



ttn-fr-31