Le talk-show Mocro Inside compte à rebours pour la finale de la Coupe du monde


“Est-ce que tu l’entends encore ?” crie Nordin Ghouddani samedi après-midi au début de l’émission de football Mocro Inside. Le présentateur est le seul à l’entendre venir. “Les demi-finales !!!”

Son public à Gorinchem hurle, applaudit et hurle avant même qu’une minute n’ait été jouée contre le Portugal en quart de finale. Personne ne doute du bon résultat. Un jour plus tôt, le sélectionneur national marocain avait déclaré que “toute l’Afrique et tout le monde arabe” est derrière l’équipe marocaine de football. Gorinchem semble également appartenir à cette liste. Presque tout le monde est vêtu d’une veste ou d’une chemise d’entraînement des “Lions de l’Atlas”. Les maillots d’Hakimi du Paris Saint-Germain ont battu en nombre ceux de l’ancien joueur de l’Ajax Hakim Ziyech.

Mohamed Darrazi, venu au talk-show avec quelques amis du collège, comprend d’où vient l’enthousiasme des supporters. « Tout le monde aux Pays-Bas nous considère comme des Marocains. Alors il n’est pas surprenant que nous applaudissions très fort le Maroc. Mais au Maroc, ils nous voient comme des Néerlandais. De plus, de nombreux joueurs ont un lien européen : plus de la moitié des 26 joueurs ne sont pas nés au Maroc, comme c’est également le cas de Ziyech (Dronten) et Noussair Mazraoui (Leiderdorp), blessés samedi.

Selon Darrazi, les Néerlandais marocains ne peuvent être comparés aux habitants de ce pays d’Afrique du Nord. “Vous ne pensez pas que les gens vont lancer des feux d’artifice là-bas”, dit-il, faisant référence aux violentes célébrations qui ont eu lieu aux Pays-Bas plus tôt (et aussi plus tard ce samedi).

Mocro Inside a commencé dans un salon, samedi après-midi le programme était invité chez Stichting Boukie à Gorinchem.
Photo de Merlin Daleman

Objectif mondial

Mourad Taimounti n’est gêné par aucune opposition. Le leader de l’enregistrement, connu à Amsterdam comme l’ancien chef du parti de Denk, explique au public quelles sont les règles avant le programme YouTube. “Vous pouvez applaudir aussi fort que vous le souhaitez, mais ne dépassez pas ces boîtes, car il y a des caméras chères ici.” Et il ajoute en riant, “pas de gros mots, pas même en arabe”. Il ne veut pas entendre de jurons dans l’émission, mais cela ne se produit pas. A la 42e minute, le sauteur en hauteur Youssef En-Nesyri marque d’une tête. “Un objectif mondial” comme quelqu’un crie dans la salle. Les acclamations et les sauts, avec du thé marocain et du cola comme carburant, se déroulent proprement dans la zone indiquée.

Le but marocain juste avant la mi-temps n’est bien sûr pas une raison pour que le présentateur Ghouddani diminue son optimisme contagieux. “Encore moins de trois matchs et nous avons la coupe”, conclut-il après la première mi-temps des quarts de finale. Une déclaration audacieuse, jamais auparavant une équipe de football africaine ne s’était qualifiée pour les demi-finales d’une Coupe du monde.

Le rédacteur en chef de BNNVARA a commencé à diffuser Mocro Inside depuis son salon. Dans la phase de groupes, un club amateur d’Amsterdam a diffusé et maintenant la variante Football Inside est invitée à Stichting Boukie à Gorinchem. “Je pense que nous atteindrons 30 000 vues sur YouTube avec ces émissions”, déclare le directeur de l’enregistrement et bénévole Taimounti.

Oussama Assaidi (dont Heerenveen, Liverpool et Twenthe) et Saïd Bakkati (Ado, PEC Zwolle) sont les anciens footballeurs parmi les convives. Personne ne rit de la performance de l’équipe nationale néerlandaise, éliminée un jour plus tôt en quart de finale contre l’Argentine. “C’est très bien que l’Orange soit revenue après ce déficit de 2-0”, déclare Assaidi (17 matches internationaux pour le Maroc), par exemple, dans l’émission.

Mohamed Loukile s’était d’ailleurs dit plus tôt dans l’après-midi qu’il était déçu par l’élimination des Orange. “Bien sûr, je suis pour les Pays-Bas et pour le Maroc”, déclare Gorinchemmer, né et élevé. “Seulement quand ils jouent l’un contre l’autre, je suis un peu plus pour le Maroc.”

A lire aussi sur les joueurs marocains de la diaspora : Pourquoi ils préfèrent représenter le pays de leurs parents.

En ce qui concerne l’image du jeu, les deux pays se sont rapprochés. Garder les choses fermées est primordial, mais personne ne s’en plaint à Gorinchem. L’entraîneur national franco-marocain Walid Regragui reçoit les compliments. « Les entraîneurs au Maroc jouent toujours de la banque et de nos jours, on ne va pas très loin avec ça », explique Taimounti, directeur de l’enregistrement et entraîneur de football certifié.

Lutte pour le pays

Quand l’adversaire favori en demi-finale (Angleterre ou France) a été évoqué à la mi-temps, l’attention revient sur la seconde mi-temps au Qatar. L’ambiance devient plus exubérante de minute en minute, surtout si le Portugal rate les occasions nécessaires et qu’un but n’est pas au rendez-vous. Le public de Mocro Inside ne siffle que lorsque Ronaldo a son tour. “Ils se battent les uns pour les autres, ils se battent pour le pays”, déclare le commentateur du NOS Philip Kooke à propos des Marocains.

Après une prolongation de huit minutes, la décharge suit en fin d’après-midi. Il y a des acclamations dans toutes les positions, même au-delà de la ligne imaginaire que le directeur de l’enregistrement avait tracée. “Tout le monde était un lion de l’Atlas cet après-midi”, raconte l’ancien footballeur Bakkati, satisfait de l’équipe. Ghouddani regarde déjà devant. A la tasse. “Deux matchs de plus.”

Le présentateur Nordin Ghouddani travaille également pour BNNVARA et a été éditeur pour Pauw et Studio Voetbal, entre autres.
Photo de Merlin Daleman



ttn-fr-33