Le suspect italien Qatar Gate conclut un accord avec le procureur belge: « C’est un homme brisé »

Depuis début décembre, Pier Antonio Panzeri est détenu dans notre pays, soupçonné de diriger une organisation criminelle, de blanchiment d’argent et de corruption active et passive. Il est le personnage clé de Qatar-gate, l’affaire de corruption de députés du Maroc et du Qatar, mais à ce jour, il est désolé.

Panzeri s’engage à « informer les enquêteurs et la justice notamment sur le modus operandi, les montages financiers avec les autres pays concernés, les montages financiers mis en place, les acteurs des structures mises en place et les avantages offerts ».

L’Italien lui-même a été membre du Parlement européen pour le groupe socialiste jusqu’en 2019, après quoi il a fondé l’ONG Fight Impunity à Bruxelles. Il a probablement utilisé cette ONG comme couverture pour corrompre et influencer le Parlement européen. Avec l’aide de la Sûreté de l’État, les enquêteurs ont trouvé des centaines de milliers d’euros chez lui et son ancien collègue au Parlement européen.

Punition limitée

Alors maintenant, Panzeri choisit de coopérer pleinement avec le tribunal. En échange de sa coopération, « une peine limitée est prévue pour Panzeri ». « La peine comprend l’emprisonnement, une amende et la confiscation de tous les biens acquis, actuellement estimés à un million d’euros. » Selon des sources judiciaires, il s’agit d’une peine de cinq ans de prison, dont quatre ans avec sursis et un an effectif.

« Si le personnage clé joue cartes sur table et s’explique sincèrement, c’est une opportunité unique », a déclaré une source proche de l’enquête. « Après cela, vous devez étayer tout ce qu’il dit avec des preuves. »

La femme et la fille italiennes de Panzeri, également impliquées dans cette affaire de corruption, ne relèvent pas de ce regrettable stratagème. Ils sont toujours en Italie, en attente de reddition à la Belgique.

Sortie

« J’ai cherché une issue à sa situation difficile avec mon client », explique Laurent Kennes, avocat de Pier Antonio Panzeri. « La presse parle et parle de lui. Il était brisé et déprimé et cherchait une issue. C’est pourquoi je lui ai parlé et négocié avec le parquet fédéral. Une condition est, bien sûr, qu’il avoue les faits.

À la fin de l’enquête, Panzeri a été accusé de corruption, passible d’une peine de prison maximale de quatre ans, et d’appartenance à une organisation criminelle, passible d’une peine maximale de dix ans. Alors l’arrangement qui a été conclu avec le parquet lui est avantageux. S’il écope d’un an de prison effective, une partie pourrait être due à un bracelet à la cheville.

« Il ne sera pas libéré immédiatement, certainement pas avant d’avoir parlé au procureur, mais il restera certainement en détention provisoire pendant un certain temps », a déclaré Kennes.

Nerveux

Selon L’Écho Panzeri a déjà révélé aux enquêteurs qu’il avait remis 120 000 € en espèces à Marc Tarabella, député socialiste belge au Parlement européen, pour son aide au Qatar. Kennes ne veut pas confirmer cette information. Dans tous les cas, la nouvelle que Panzeri regrettera rendra les autres suspects nerveux. « Vous devez leur demander », rit Kennes.

Ce n’est que la deuxième fois dans l’histoire du droit belge, depuis l’introduction de la loi dite des repentis, que cette procédure aboutit à la signature d’un protocole. Le précédent repenti était Dejan Veljkovic, figure clé du scandale de la corruption dans le football belge.

« Il s’agit d’une obligation dans laquelle une personne regrettée doit faire des déclarations substantielles, révélatrices, véridiques et complètes sur l’implication de tiers et, le cas échéant, sa propre implication dans des infractions pénales au sein dudit dossier », précise le parquet.



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