Le Superbonus change-t-il ou non ? La négociation à la majorité


De plus en plus au centre du bras de fer tout politique au sein de la majorité, et de plus en plus l’objet de pressions des entreprises du BTP, qui demandent à surmonter difficultés et incertitudes réglementaires, notamment sur le front du transfert du crédit d’impôt. C’est le Superbonus 110%, l’allégement fiscal prévu par le décret de relance (décret législatif 34/2020, approuvé par le gouvernement Conte II), consiste en une déduction de 110% des dépenses engagées à partir du 1er juillet 2020 pour la mise en œuvre de interventions spécifiques visant l’efficacité énergétique et la consolidation statique ou la réduction du risque sismique des bâtiments. Selon les données fournies par l’Enea, fin avril, le total des investissements admis à la déduction de 110 % s’élevait à 27,4 milliards d’euros, avec des retenues à payer par l’État pour plus de 30 milliards à la fin des travaux.

Le refus retentissant de Draghi : les prix ont triplé. La manifestation des Cinq Etoiles

La facilitation s’est retrouvée au centre d’une confrontation politique, qui a entraîné une nouvelle fibrillation du gouvernement. Sur sa « validité nous ne sommes pas d’accord », a souligné le président du Conseil Mario Draghi à l’occasion d’un tout récent discours en plénière du Parlement européen à Strasbourg, en réponse au Cinq Etoiles Tiziana Beghin et au vert Philippe Lamberts qui a proposé de diffuser cette solution entre les pays de l’UE. «Il costo di efficientamento – ha aggiunto il capo del Governo – è più che triplicato grazie al 110 per cento, i prezzi degli investimenti necessari per attuare le ristrutturazioni sono più che triplicati perché il 110% di per sè toglie l’incentivo alla trattativa sul prix ». Des propos qui ont frôlé la déchirure sur l’usine de valorisation énergétique des déchets de Rome, avec les Cinq Etoiles qui ont décidé de s’abstenir au moment de donner le feu vert au décret Aid. Et cela a conduit à la réaction des M5. « J’ai été étonné que juste devant le Parlement européen (Draghi, ndlr) il ait trouvé le moyen de dire du mal d’une mesure qui dirige le pays et qui lui a permis de faire le tour de l’Europe et de vanter l’augmentation de 6 % du PIB » , a attaqué le dirigeant Giuseppe Conte, rassurant par la même occasion que le M5s a toujours été disponible pour des améliorations anti-fraude : « Nous sommes raisonnablement disposés à améliorer les mesures pour les combattre ».

Ministre Franco : « L’une des plus grosses arnaques que la République ait jamais vues »

Ce n’est pas la première fois que le Superbonus se retrouve au centre de la lutte au sein de la majorité. Depuis l’automne dernier, le gouvernement Draghi a réfléchi aux moyens par lesquels, selon les mots du ministre de l’Économie Daniele Franco, « l’une des plus grandes arnaques que la République ait jamais vues (que l’Agence du revenu a quantifiée dans le chiffre monstre de 4,4 milliards d’euros, ndlr) ». Avec le dl Sostegni ter est venu le blocage des transferts multiples des crédits d’impôts confisqués par les banques. Une décision qui a entraîné la fermeture progressive des robinets par les établissements de crédit, puis par La Poste et la CDP, qui ayant déjà acquis trop de crédits, n’acceptaient plus de nouvelles demandes. Cet « effet secondaire » a également été corrigé par la suite, permettant jusqu’à deux autres virements vers des établissements bancaires.

Les bâtisseurs : l’incertitude pèse sur le travail

Mais la polémique qui alimente le « climat d’incertitude » dénoncé par les constructeurs pèse sur l’incitation à la construction qui attire de plus en plus, grâce aussi à l’allongement des délais pour les villas prévu par le décret d’Aide récemment approuvé par l’exécutif. « Les citoyens et les entreprises s’inquiètent de ce climat d’incertitude qui règne autour du Superbonus 110 et qui risque de bloquer des milliers d’emplois déjà créés ou sur le point de disparaître, de créer d’énormes contentieux et de mettre en faillite des centaines d’opérateurs », a déclaré le président de le ‘Ance Gabriele Buia, selon qui « il n’est pas possible de remettre continuellement en question les règles déjà en vigueur ». Buia a demandé « une clarification et une intervention du gouvernement pour éviter le chaos ».

Le décret Aides de retour sur la table du CDm : aménagements des règles d’attribution des crédits

Et les nouvelles pourraient déjà arriver dans ces heures. Aujourd’hui après-midi, jeudi 5 mai, le texte du décret d’aide, non encore publié au Journal officiel, est attendu sur la table du Conseil des ministres pour un peaufinage technique sur les nombreuses règles qui n’ont pas réussi à trouver une structure définitive dans l’heure du premier feu vert lundi 2 mai dernier. Le forfait comprend également le Superbonus, un énième aménagement de la discipline sur l’attribution des crédits d’impôt. La possibilité d’une quatrième cession de crédit est esquissée (les banques pourront céder des crédits à d’autres clients même sans passer au préalable entre les mêmes établissements de crédit) et de fractionner le montant en plusieurs opérations.



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