Le PDG Geoffroy Gersdorff ne s’en cache pas : « Le statu quo n’est pas une option ». Le fait que le PDG souligne qu’il n’a pas l’intention de privatiser les magasins “aujourd’hui” ressemble plus à une menace de le faire à l’avenir. Le message du PDG de Carrefour attise encore plus l’agitation dans le secteur de la grande distribution. Un conflit social dure chez Delhaize depuis des semaines. Les syndicats protestent par des grèves et des blocages contre les projets de Delhaize de privatiser ses 128 magasins.
Des troubles ont également éclaté chez Aldi après que les médias allemands ont écrit qu’en raison de la baisse des marges d’Aldi Nord – la branche nord-allemande de la chaîne de discount qui est également active en Belgique – une restructuration majeure pourrait être imminente. La direction belge a tenté cette semaine de rassurer le staff via un mail interne.
commissions paritaires
L’un des sujets brûlants du débat sur les supermarchés tourne autour de la rémunération. Les salaires et les conditions de travail sont déterminés par les commissions dites paritaires. Celles-ci diffèrent pour les salariés des supermarchés autogérés des chaînes et les salariés des indépendants qui exploitent un supermarché. Les salaires sont plus bas dans ces derniers.
Fin mars, Colruyt a plaidé dans une lettre adressée au ministre de l’Economie et de l’Emploi Pierre-Yves Dermagne (PS) pour plus d’égalité salariale pour tous les salariés du secteur.
Aujourd’hui, Carrefour vient avec la même exigence. “Le fait que nos hypermarchés soient en commission paritaire 312 est problématique”, déclare le PDG Geoffroy Gersdorff dans Le temps. “Une solution doit être trouvée, car le statu quo n’est pas une option.” Le PDG dit « aujourd’hui » qu’il n’envisage pas de privatiser des magasins, mais précise qu’il veut une solution rapidement. “Je vais lui donner trois mois, six mois ou un an – nous verrons.”
Jeudi, il a été annoncé que la chaîne de supermarchés française Carrefour avait conclu un accord avec le groupe belge Louis Delhaize – également propriétaire de Cora et Match – pour reprendre ses magasins Cora en Roumanie. Il concerne dix hypermarchés Cora et huit magasins Cora Urban, qui emploient près de 2 400 personnes. En Roumanie, le groupe français de supermarchés possède déjà des centaines de magasins, dont 43 hypermarchés. Ils représentent un chiffre d’affaires de 2,6 milliards d’euros.