Le spectacle nucléaire russe : l’armée teste des missiles balistiques

Selon le Kremlin, deux missiles balistiques ont été tirés : l’un depuis le site de lancement de Plesetsk, dans l’Extrême-Orient russe, l’autre depuis un sous-marin dans la mer de Barents. Des bombardiers à longue portée Tu-95MS ont également participé aux exercices.

Quelques heures seulement avant l’exercice, le Conseil de la Fédération, le Sénat russe, avait donné son feu vert au retrait de la ratification du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, qui interdit tous les essais nucléaires. La décision va désormais être soumise à Poutine pour signature, qui a déjà indiqué qu’il était d’accord avec cette démarche.

Moscou souligne qu’un certain nombre d’autres pays dotés de l’arme nucléaire, dont les États-Unis et la Chine, ont signé le traité mais ne l’ont jamais ratifié. En conséquence, le traité n’est jamais entré en vigueur.

Malgré le retrait de la ratification, la Russie ne semble pas pour l’instant envisager de reprendre ses essais nucléaires. Moscou a laissé entendre qu’elle ne le ferait que si les États-Unis procédaient à de nouveaux essais nucléaires.

Spectacle de muscles nucléaires

L’exercice des forces stratégiques fait partie de la démonstration de force nucléaire dont la Russie a fait preuve récemment. Les hommes politiques nationalistes russes menacent régulièrement d’utiliser l’arme nucléaire contre l’Occident. Dans le même temps, les autorités font état à plusieurs reprises d’essais de nouveaux missiles pour l’arsenal nucléaire russe.

Plus tôt ce mois-ci, Poutine a déclaré que la Russie avait testé avec succès le Boerevestnik, un nouveau missile de croisière à propulsion nucléaire pouvant également transporter une tête nucléaire. Grâce à la propulsion nucléaire, le missile de croisière peut rester longtemps en l’air avant d’atteindre sa cible.

Une autre expérience avec le Boerevestnik (Stormbird) se serait terminée par une explosion il y a quatre ans, libérant des matières nucléaires et tuant cinq scientifiques.

Les autorités russes ont également récemment annoncé que le nouveau missile balistique super-lourd Sarmat, sur lequel la Russie travaille depuis 2013, était sur le point d’entrer en service. Selon les analystes russes, l’introduction de ce missile, qui peut transporter dix têtes nucléaires, modifiera radicalement l’équilibre nucléaire mondial.

Cependant, les spécialistes occidentaux doutent que le Sarmat soit prêt à remplacer le Vojevoda, un missile balistique continental plus ancien des Russes. Selon eux, le dernier test de la fusée a échoué au début de cette année.



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