Le spectacle de Frida Kahlo tourne principalement autour d’un chef d’orchestre ennuyeux


Vous penseriez que La soeur de Frida Kahlo parle de la sœur du célèbre artiste mexicain. Pourtant, ce spectacle familial s’articule principalement autour de Frederik, un chef d’orchestre au crépuscule de sa carrière, joué par Servaes Nelissen. Lui et son orchestre répètent pour un concert plein de chansons mexicaines, mais Frederik se débat avec sa santé. Alors que la musique tourbillonne, il se retrouve dans des situations étranges. Que se passe-t-il réellement et quels sont les rêves fébriles d’un patient ?

Servaes Nelissen a imaginé le concept du spectacle avec l’ensemble de musique de chambre SeaSession ; il a conçu le décor et écrit les paroles. Dans La soeur de Frida Kahlo le créateur de théâtre crée un univers coloré. La pièce maîtresse est un hôtel ou loge, qui se transforme en infirmerie dès que quelqu’un tire les rideaux.

Des films d’animation sont projetés sur le tissu, réalisé par Sjeng Schupp. Le chef d’orchestre est alors un personnage de dessin animé avec des touffes de cheveux gris et des lunettes aux lourdes montures noires. Il flotte entre les notes de musique, à travers sa propre circulation sanguine ou devant des meubles qui tournent. Des squelettes dans le style de « Día de Muertos », la fête mexicaine où l’on se souvient des morts, apparaissent également. Ce sont des films touchants qui laissent entrevoir le cerveau confus du chef d’orchestre. Frederik semble se diriger vers la mort.

Sombreros

Au devant de la scène se trouve un pianola, qui joue parfois un air ; au fond de la scène se trouve un orchestre de neuf musiciens aux tenues colorées. Ils jouent une chanson mexicaine après l’autre, de la mélancolique ‘Solidad’ à la sautillante ‘Tabú’. C’est de la musique de compositeurs du XXe siècle, qui est bien interprétée, mais qui reste parfois un peu timide.

Spectacle familial La soeur de Frida Kahlo.
Photo d’Ada Nieuwendijk

La soeur de Frida Kahlo ne tourbillonne pas hors de la scène de toute façon. Le design est créatif, mais de nombreuses découvertes visuelles et blagues semblent ringardes. Lorsqu’une corrida se transforme en danse, vous vous demandez si vous n’avez jamais rien vu de tel auparavant. Les clichés mexicains sont cochés avec avidité : cactus – chèque, sombreros – oui. Nelissen donne le ton dans la scène d’ouverture. Il entre avec un « monosourcil » plus une moustache et trébuche sur des échasses mécaniques qui sortent de sous une longue robe. Vous reconnaissez Frida Kahlo, mais comme un personnage aplati.

Et la soeur du titre? Christina est un fantôme, qui doit surtout écouter les lamentations de Frederik. Quand elle peint, elle le peint, avec un arc déçu pour bouche. À la fin de cette représentation, vous avez surtout fait la connaissance d’un chef d’orchestre plutôt ennuyeux.



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