Par Michael Sauerbier
Il ferme le robinet de ses communautés à cause de l’usine Tesla et fait échouer tous les projets de construction. Mercredi soir, les maires de sept communes entourant Berlin ont voulu éliminer leur patron du fournisseur d’eau. Mais nous n’en sommes pas arrivés là.
Ambiance tumultueuse sous la tribune principale de l’hippodrome de Hoppegarten. Avec des sifflets, des huées et des affiches, 200 citoyens et employés de l’association des eaux WSE voulaient empêcher l’expulsion de leur patron André Bähler (56 ans). Sept des 16 communautés membres avaient demandé son élimination. Pour une bonne raison.
Le chef de l’association des eaux (approvisionne 160 000 habitants de Strausberg à Erkner) est en conflit constant avec les communes, le district et le gouvernement du Brandebourg. Bähler voulait d’abord empêcher la construction de l’usine Tesla (12 000 emplois). Apparemment, il n’y avait pas assez d’eau. Il rejette désormais l’agrandissement de l’usine.
Mais sur les 14 millions de mètres cubes d’eau que le WSE pourrait pomper, il n’en faudrait que 10 millions. Tesla est autorisé à en utiliser 1,8 million, mais n’utilisera qu’environ 500 000 mètres cubes cette année. Mais : « Le niveau de la nappe phréatique baisse », prévient l’association des eaux, « et la consommation de Tesla augmente à mesure que l’usine s’agrandit ».
Le patron du WSE rejette donc tout nouveau projet de construction dans la région. « Nous ne pouvons pas construire d’écoles et d’appartements », s’est plaint le maire de Neuenhagen, Ansgar Scharnke, « nous exigeons des solutions ! » « Qu’y a-t-il de si mal à rester immobiles ? », a répliqué sous les applaudissements un partisan de Bähler, « quand nos petits-enfants n’ont plus d’eau ? »
Au bout d’une heure, le maire d’Erkner, Henryk Pilz, a mis fin à la discussion animée : » Nous votons maintenant ! » Face à la défaite imminente, les candidats ont tenté en vain de reporter le vote.
Le résultat était clair : seuls quatre maires ont dit oui, dix ont voté non et deux se sont abstenus. L’avare d’eau Bähler est autorisé à rester – et à continuer à discuter. Son contrat ne se termine qu’en 2028.