Le Sénat de Berlin est déjà endommagé avant même d’entrer en fonction

Par Jan Schilde

Ce n’est qu’au troisième tour que Kai Wegner (50 ans, CDU) a été élu maire de Berlin. Ce démarrage de GroKo soulève quelques questions. Un commentaire du rédacteur en chef de BZ, Jan Schilde.

Berlin n’a jamais connu un tel suspense lors de l’élection du maire-gouverneur. Ce n’est qu’au troisième tour que Kai Wegner est entré au Rotes Rathaus. Pas de bon augure pour le nouveau Sénat, qui traverse déjà une période difficile. Parce qu’il doit commencer tout de suite et livrer rapidement.

Il ne reste que trois bonnes années avant les prochaines élections à la Chambre des représentants. Et c’est précisément la livraison qui devient difficile si les parlementaires ne se rangent pas derrière le gouvernement, si des décisions importantes sont éventuellement retardées ou même empêchées en conséquence.

Le nouveau Sénat est déjà endommagé avant même d’entrer en fonction. Le fait que l’AfD d’extrême droite puisse également prétendre avoir contribué à assurer l’élection de Wegner lui fait encore plus de mal. Il ne fallait pas en arriver là.

Le groupe parlementaire SPD est initialement responsable de la catastrophe. Deux fois, les députés ont laissé échouer l’actuel organe directeur. Bien sûr, chaque député peut prendre sa propre décision, même contrairement à la pratique parlementaire normale.

Mais chaque député doit aussi être conscient de ses responsabilités. Dans un processus démocratique, cela inclut également de soutenir des décisions que vous n’aimez pas personnellement.

La direction du SPD porte la responsabilité politique particulière de cette élection tourmentée. En premier lieu Raed Saleh, qui aurait dû assurer la majorité au moins au second tour. Qui a promis de plein fouet qu’il n’y aurait pas de problèmes.

Il doit en assumer la responsabilité et démissionner de ses fonctions de chef de parti et de chef de groupe parlementaire. Sous sa direction, la faction resterait instable et avec elle la coalition noir-rouge dans son ensemble.

La scission au sein du SPD est visible depuis longtemps. L’élection bâclée n’en montre que toute l’ampleur. La fête est en panne, un tas d’éclats avec les plus petites particules. Et personne en vue qui puisse remettre ça en place. En tout cas, Franziska Giffey n’y parviendra pas.

Berlin devrait fonctionner à nouveau, avait promis le nouveau gouverneur avant l’élection. Avec cette coalition chancelante, il sera extraordinairement difficile de répondre aux attentes.



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