Le roi du Maroc Mohammed VI a gracié plus de 4 800 personnes recherchées ou reconnues coupables de culture illégale de cannabis. Les Marocains le rapportent journal Le Matin et l’agence de presse francophone AFP lundi soir, citant le ministère de la Justice de ce pays d’Afrique du Nord. Les agriculteurs graciés remplissaient simplement les « conditions pour une grâce », explique le ministère.

Le gouvernement marocain affirme vouloir intégrer les producteurs de cannabis graciés dans la nouvelle stratégie cannabique. En 2021, le Maroc a adopté une loi légalisant la culture du cannabis à des fins pharmaceutiques, médicales et industrielles – l’usage récréatif reste officiellement interdit mais toléré. Selon les Nations Unies, le Maroc est l’un des plus grands producteurs de cannabis au monde.

Depuis 2021, la culture et l’exploitation du cannabis sont désormais autorisées dans trois provinces rurales défavorisées de la région nord-est du Rif. Dans cette région, la culture du cannabis constitue la principale source de revenus, et le hasch et l’herbe, mélangés au tabac, sont fumés depuis des générations. Avec la légalisation, le gouvernement marocain a voulu améliorer les conditions de travail des planteurs, notamment en coupant le vent aux trafiquants de drogue.

La grâce royale peut être considérée comme un coup de main à l’approche du Jour de la Révolution du Roi et du Peuple. Il s’agit d’une fête importante au cours de laquelle les Marocains réfléchissent à la lutte pour l’indépendance face aux puissances coloniales, la France et l’Espagne, et au rôle pionnier qu’y a joué la famille royale.

Le mois dernier, à l’occasion de son 25e anniversaire, Mohammed VI a libéré des centaines d’éminents journalistes et militants condamnés lors de procès-spectacles après avoir critiqué le gouvernement marocain.

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