Nonsur est que leL’Iran, ces derniers temps, était devenu un pays démocratique. La semaine dernière encore, une actrice connue, Azadeh Samadi, avait assisté à un enterrement portant un chapeau à la place du hijab et avait donc été condamnée à participer à des cours de psychologie pour corriger sa « maladie sociale ». Pourtant, après les manifestations de l’année dernière suite au décès de Mahsa Amini, quelque chose semblait avoir changé, surtout dans les rues de Téhéran. Dans les grandes villes comme la capitale, il était devenu assez courant de voir des femmes quitter la maison sans voile ou avec les jambes partiellement découvertes. Sans que personne ne les arrête ou ne les dénonce. En effet, le retrait de la police religieuse des rues était pratiquement la seule concession que le régime avait faite aux manifestants. A partir de dimanche, le revirement.
Téhéran, la police morale est de retour dans les rues
Le retour dans les rues de la patrouille Irshad, « dans des véhicules et à pied, dans tout le pays », a annoncé Saeed Montazer al-Mahdi, le porte-parole du commandement de la police iranienne, Faraja. Les agents avertiront d’abord les femmes qui ne se conforment pas, tandis que celles qui « persisteront à enfreindre les règles » pourraient faire l’objet de poursuites judiciaires, a-t-elle déclaré.
Officiellement instituée en 2005, la police morale opère en patrouilles généralement composées de six personnes, dont quatre hommes et deux femmes vêtues du tchador, un manteau généralement noir qui couvre tout de la tête aux pieds.
L’obligation du foulard (hijab) en Iran en 2023
Ils peuvent réprimander les hommes pour une trop longue barbe, mais ils se concentrent principalement sur les femmes et les utilisation correcte du hijab, le voile, qui selon la loi iranienne, basée sur une interprétation de la charia, doit couvrir tous les cheveux. Il a accès au pouvoir, aux armes et aux centres de détention et contrôle les « centres de rééducation » où les détenus reçoivent des cours sur l’islam et l’importance du hijab.
Il n’est pas encore clair si la police religieuse reprendra son travail comme avant ou non. Internationale iranienne a publié ces derniers jours la vidéo ci-dessus, dans laquelle on la voit une fille sans hijab demande de l’aide suite à l’agression des patrouilleurs de l’Irshad. Mais aussi d’autres, où l’on voit des femmes se promener tranquillement les cheveux lâchés.
Force est de constater que pour les militants il est temps de raviver l’attention : «Le feu sous les cendres de la révolution « Donna Vita Libertà » s’enflammera à la première étincelle et brûlera Khamenei », prévient Masih Alinejad.
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