Le réseau de tunnels du Hezbollah au Liban est beaucoup plus sophistiqué : « Les installations de lancement peuvent tirer des roquettes et disparaître à nouveau sous terre »

Il y a deux semaines, le porte-parole des Forces de défense israéliennes (FDI) a révélé que des soldats avaient rencontré l’un des plus grands tunnels d’attaque du Hamas dans la bande de Gaza. Le tunnel mesurait quatre kilomètres de long et était suffisamment large pour permettre le passage des véhicules.

REGARDER. Le plus grand tunnel d’attaque du Hamas découvert « à ce jour ».

La découverte de cet énorme tunnel a relancé le débat sur l’existence de tunnels similaires au sud du Liban. Le Hezbollah aurait même commencé à construire de tels tunnels dans le sud du Liban bien avant le Hamas. Et tout cela avec l’aide de la Corée du Nord, qui possède une expertise dans le creusement de tunnels dans les zones montagneuses et rocheuses.

Selon les informations disponibles, il s’agit d’un réseau de tunnels très étendu. Des chercheurs du Centre de recherche et d’éducation d’Alma, qui se concentre sur les défis de sécurité à la frontière nord d’Israël, ont passé des années à étudier le « monde souterrain » au Liban. Tal Beeri, directeur du département de recherche d’Alma, qui a passé des décennies dans le renseignement de Tsahal, a étudié ce réseau souterrain.

« Nous avons détecté différents types de tunnels au Liban », a expliqué Beeri au Israel Times. « Avant tout, les tunnels d’attaque. Ce sont de grands et longs tunnels qui mènent d’une zone à une autre. Des véhicules et même des camions de taille moyenne peuvent y passer.

À cela s’ajoutent des tunnels tactiques que l’armée israélienne a découverts et détruits lors de l’opération Bouclier du Nord en janvier 2019. « Ils sont uniquement destinés à permettre aux gens de se déplacer à pied et, dans des circonstances extrêmes, peut-être avec l’aide d’une moto. Les tunnels tactiques sont proches des villages et permettent aux terroristes de tirer depuis les puits des tunnels et de replonger sous terre, de se réarmer depuis les caches d’armes à l’intérieur des tunnels, de se reposer et de ressortir.

Ensuite, selon Beeri, il y a aussi les « tunnels explosifs ». « Ils sont creusés dans le seul but d’y poser des explosifs qui pourraient exploser si l’armée israélienne opère dans la zone. »

Mais comment les missiles de précision du Hezbollah, qui peuvent frapper n’importe où en Israël, s’intègrent-ils dans ce tableau ? « Ce n’est pas si compliqué », déclare Beeri. « Un petit camion peut traverser le tunnel jusqu’à l’endroit où le missile doit être tiré. Une plate-forme ou une rampe qui part du tunnel est ensuite construite sur le site de lancement. Le camion quitte le tunnel, tire la ou les roquettes et redescend.

« Il est très difficile de trouver le site de lancement. Lorsque vous les survolez, vous les voyez à peine », conclut Beeri. Le fait est que le Hezbollah a construit un vaste réseau de tunnels dans le sud du Liban qui semble bien plus avancé que celui du Hamas.