Le réformateur Peseschkian remporte l’élection présidentielle


Massoud Peseschkian est considéré comme un homme politique modéré. Mais c’est aussi un homme du système de pouvoir iranien.

Source : dpa


Le politicien modéré Massoud Peseschkian a remporté le second tour des élections présidentielles en Iran. Le porte-parole de l’autorité électorale l’a annoncé ce matin à la télévision nationale.

Peseschkian a obtenu 53,7 pour cent des voix, son adversaire ultra-conservateur Said Jalili 44,3 pour cent des voix. Selon l’autorité électorale, le taux de participation était de 49,8 pour cent.

Environ 61 millions de personnes ont été appelées vendredi à choisir entre Peseschkian et Jalili. Les élections anticipées ont été déclenchées après le décès du président sortant Ebrahim Raisi, décédé dans un accident d’hélicoptère en mai. Après des prolongations répétées par le ministère de l’Intérieur, les bureaux de vote ont été ouverts jusque tard dans la soirée.
SGS Gaa Hayali

Combien d’absents voteront au second tour ? Une variable qui détermine si le candidat modéré Peseschkian deviendra président en Iran, selon le correspondant de ZDF Gaa. 29 juin 2024 | 1h10


Le candidat réformiste s’est appuyé sur des positions bourgeoises

Peseschkian a 69 ans et vient du nord-ouest. Pendant la première guerre du Golfe avec l’Irak voisin, il a obtenu un diplôme de médecine et a également servi au front. Après la guerre, il poursuit son activité de médecin et fait carrière comme chirurgien cardiaque dans la métropole de Tabris.

Durant la campagne électorale, cet homme politique jusqu’alors plutôt discret s’est battu pour une nouvelle confiance entre le gouvernement et le peuple, extrêmement déçu de la politique après l’échec des tentatives de réforme, la répression politique et la crise économique.

Comme de nombreux hommes politiques du camp réformateur, il a appelé à une amélioration des relations avec l’Occident, notamment afin d’ouvrir le pays et de stimuler une économie en difficulté.

Téhéran, 28 juin 2024 : élections présidentielles en Iran

Après la mort subite du président Raïssi, des élections ont désormais lieu en Iran. Cependant, nombreux sont ceux qui n’ont plus aucun espoir de voir des changements politiques se produire.28 juin 2024 | 2:31 minutes


Peseschkian est considéré comme un homme du système

Sous la seconde présidence de Mohammed Khatami (2001-2005), Peseschkian a déjà acquis une expérience gouvernementale en tant que ministre de la Santé.

Malgré ses propos modérés, il est considéré comme un homme du système, a soutenu les puissants Gardiens de la Révolution et a salué l’attaque contre Israël avec des drones et des roquettes. Lors des débats télévisés, il s’est décrit comme un homme politique conservateur qui estime cependant que des réformes sont nécessaires.
Montage : Le drapeau de l'Iran sur un mur, avec le symbole de la radioactivité à droite.  Plusieurs roquettes militaires forment une ombre sur le mur.

La question de savoir si les fondamentalistes iraniens ont la main sur la bombe est une préoccupation mondiale : malgré des sanctions massives, ils ont réussi à développer leur propre industrie nucléaire au fil des décennies.15 mars 2023 | 44h40


Les non-votants ont perdu confiance dans le changement politique

Selon les données officielles, le taux de participation au premier tour vendredi dernier a atteint un niveau record d’environ 40 pour cent. Cela reflète la grande déception de la jeune génération en particulier, qui a perdu confiance dans les changements politiques nationaux majeurs. La mort de la jeune Kurde Jina Masa Amini à l’automne 2022 a déclenché des protestations à l’échelle nationale contre le système de gouvernement islamique.

Le système politique iranien combine des traits républicains et théocratiques depuis la révolution de 1979. Cependant, il n’y a pas d’élections libres : la commission de contrôle du Conseil des Gardiens vérifie toujours l’adéquation des candidats. Les critiques fondamentales du système ne seront pas tolérées, comme l’a montré la répression des manifestations ces dernières années.

Source: AFP, dpa, Reuters



ttn-fr-39