De Yamal-Williams au Championnat d’Europe à Vinicius-Mbappé contre l’Atalanta : après des années d’idéologies tactiques fortes, il y a plus de liberté pour les talents. Et même en Serie A les négociations parlent de Nico Gonzalez, Soulé, Boga…

Journaliste

15 août – 12h08 -MILAN

Le premier trophée décerné lors de la saison 2024-25, la Super Coupe d’Europe à Varsovie, a donné une continuité au dernier de la saison dernière, le Championnat d’Europe en Allemagne. Espagne-Italie 1-0 et Real Madrid-Atalanta 2-0. Précisons : non continuité de performance. Les Azzurri de Spalletti, malmenés du début à la fin, n’ont pas pu endiguer la supériorité espagnole et n’ont évité l’effondrement que grâce à un Donnarumma miraculeux. L’Atalanta, au contraire, a tenu bon pendant la mi-temps, a failli prendre l’avantage et n’a jamais abandonné, même lorsqu’elle a été menée au score. Continuité dans les épisodes décisifs, voulons-nous dire. Nico Williams, qui a intimidé notre Di Lorenzo tout au long du match, a couru vers la gauche et a centré bas, menant au but de Calafiori. Sur le même flanc gauche, Vinicius plaçait Djimsiti sur place et trouvait la touche gagnante de Valverde au deuxième poteau. Deux actions très similaires.

Yamal et Nico

Lamine Yamal et Nico Williams se sont retrouvés en couverture de l’Euro 2024, terribles amis du champion d’Espagne, également décisif en finale contre l’Angleterre. Plus généralement, c’était le Championnat d’Europe des ailiers offensifs : à côté d’eux, Saka (Angleterre), Vargas (Suisse), Musiala (Allemagne), Gakpo (Hollande)… Plus un signe des temps qu’une coïncidence et en fait le L’officiel du premier acte de la saison a immédiatement confirmé les soupçons. Nous sommes issus de décennies d’idéologies tactiques fortes, fondées sur un jeu collectif et sur la scène de la relation espace-temps. Arrigo Sacchi a ouvert la voie au but avec des mouvements pressants et synchronisés qui ont impliqué toute l’équipe.

question d’espace

Pep Guardiola a développé les mêmes concepts de manière moderne. Le faux neuf, par exemple, a vidé l’espace de l’avant-centre pour les attaquants qui ont réussi à tirer sans avoir besoin de dribbler. La même construction par le bas, tendance récente, vise à créer une supériorité numérique et donc des lignes de passe plus confortables qui dispensent des situations de un contre un. Jeu positionnel et relationnel : ce furent des années de football très bizarres, peut-être trop adultes et trop tactiques. La sensation est qu’au lieu de cela, une agréable régression infantile vers la technique pure est en cours. Au parc, c’est toujours la capacité technique qui dicte la hiérarchie entre les enfants : celui qui dribble le mieux, celui qui saute sur tout le monde est considéré comme le meilleur. Les groupes modernes sont peut-être en train de récupérer l’imagination des enfants des rues et des oratoires. Di Livio Causio revient, les soldats tactiques reviennent en jongleurs dribbleurs, les galops des quintes deviennent des zones cruciales où se décident les matchs. A Varsovie, Lookman a eu plus d’une occasion d’atteindre le but en duel, mais il a toujours été arrêté. Vinicius et Bellingham, au contraire, se sont libérés et ont créé les deux buts. De plus en plus souvent, c’est un duel en plein midi qui décide d’un match. Si Ancelotti, il n’y a pas si longtemps, a beaucoup construit avec le milieu de terrain le plus fort de l’ère moderne (Modric-Casemiro-Kroos), il peut désormais rassembler devant la défense des milieux de terrain plus guérilleros que gouvernementaux, Valverde-Tchouameni, car il a fait avancer encore plus la construction offensive, notamment sur les ailes, avec les différents Rodrygo, Vinicius, Bellingham, Mbappé…

Ouvre-boîte

Le sentiment est que le championnat de Serie A, qui s’apprête à démarrer, va confirmer cette évolution. Le marché des transferts nous le laisse comprendre, de l’enchère pour Nico Gonzalez (Juve, Atalanta…), à la Roma qui, après Soulé, vise aussi Boga, à Naples qui poursuit David Neres, à Milan qui, avec le l’épanouissement estival de Chukwueze, doublera l’attaque des ailes, limitée jusqu’à présent au seul Leao. Tout le monde cherche un bon ouvre-boîte, car si la tactique permet à une équipe de boxer un adversaire plus fort, comme l’Atalanta l’a fait excellemment en première mi-temps à Varsovie, alors vient toujours le moment où un Vinicius défie en duel un Djimsiti et tout. changements. Le football au temps de Lamine Yamal et Nico Williams. Il n’y a pourtant qu’à gagner de cette régression du jeu vers une nouvelle enfance technique, en termes de divertissement.





ttn-fr-4