Le rapport réalisé par l’Istat sur les abus que subissent les femmes sur le lieu de travail est véritablement inquiétant et montre que le chemin vers le changement est encore très long.


Daux allusions les plus banales à de véritables abus, près de deux millions de femmes sont harcelées sur leur lieu de travail. Photographier la réalité brute, mais pas inattendue, est laIstat, dont il ressort le rapport que le 13,5% de femmes âgés de 15 à 70 ans, qui travaillent ou ont travaillé, ont été victimes de harcèlement sexuel au travail au moins une fois dans leur vie.

Harcèlement sexuel, la publicité pour en dire assez une fois pour toutes :

Harcèlement au travail pour deux millions de femmes

Pour le payer, ce sont surtout les plus jeunes de 15 à 24 ans, dont le pourcentage passe à 21,2%. En particulier, l’Institut souligne, il s’agit de regards offensants, d’insultes, de propositions indécentes, jusqu’à des actes plus graves comme le harcèlement physique. L’agresseur est majoritairement un collègue masculin, 37,3%ou une personne avec laquelle vous interagissez dans le cadre de votre activité comme un client, un patient ou un étudiant, pour 26,2 %. Même les hommes sont harcelésquoique dans une bien moindre mesure : dans la tranche d’âge 15-70 ans, ils sont 2,4 %. Le harcèlement, dans ce cas, provient de collègues dans 26,4% des cas et de collègues dans 20,6%.

Il y a encore peu de plaintes

Un numéro qui revient sur les femmes, ce qui n’est malheureusement pas surprenant, mais qui impressionne certainement. Tout comme le faible nombre de plaintes est au contraire impressionnant : la plupart des victimes restent silencieuses et souffrent, seulement 2,3% ont contacté la police et 2,1% d’autres institutions officielles. Tout au plus ont-ils tenté de résoudre le problème en discutant directement avec l’employeur ou son supérieur ou en se confiant à des collègues.

La peur de perdre son emploi est trop forte, c’est pourquoi les femmes restent silencieuses. Par ailleurs, la majorité des travailleuses, sept sur dix, déclarent qu’elles ne sauraient même pas à qui s’adresser pour dénoncer, soulignant l’absence totale de repères dans les entreprises et le manque total de confiance à l’extérieur.

Le phénomène sordide du harcèlement sexuel des femmes au bureau ne tend pas à s’arrêter. Les collègues et les supérieurs sont les principaux auteurs (Getty Images)

Chantage sexuel réduit : mais ce n’est pas ce qu’il paraît

L’enquête rapporte également ce qui devrait être une nouvelle plus positive, à savoir une diminution du chantage sexuel pour obtenir un emploi, pour le conserver ou pour une promotion, mais qui, en approfondissant la question, s’avère ne pas être tout à fait vraie. En fait, explique Istat, pour influencer la réduction du phénomène« le large impact des actions de dénonciation comme la campagne #meetoo », mais surtout le fait que la période analysée correspond aux années de pandémie et au confinement qui en a résulté et donc au travail intelligent.

Le nouveau harcèlement sexuel via les réseaux sociaux

Quant au type de harcèlement sexuel, les options changent évidemment aussi à mesure que la société évolue et, bien sûr, le développement technologique a donné de nouvelles possibilités de persécuter ses victimes. Alors au lieu de traquer ou d’avances physiques, aujourd’hui les femmes sont harcelées via les réseaux sociaux, avec des phrases obscènes, des humiliations corporelles et la diffusion de photos et de vidéos à caractère sexuel.

Le sordide double pouvoir masculin

Une photographie vraiment alarmante qui ne semble pas montrer de signes d’amélioration, bien au contraire montre la partie la plus sordide de ce type de comportement de la part des hommes: c’est-à-dire celui du double « pouvoir », en tant que mâle et en tant que supérieur hiérarchique. Ils utilisent cette force contre des sujets plus faibles, étant donné que les femmes sont plus discriminées, précaires et vulnérables au chantage sur le marché du travail.

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